Bilan des ventes automobiles en 2021: une bonne année

Oubliez les problèmes de puces, les ruptures de stock et les objectifs de ventes ratés. 2021 a été une excellente année pour l’industrie automobile. Comme le résume si bien Robert Karwel, gestionnaire principal chez J.D. Power pour le Power Information Network (PIN) du Canada : les constructeurs ont engrangé plus de revenus (+10 %), les concessionnaires du pays ont fait plus de profits (+31 %) et les consommateurs ont plus d’équité que jamais dans leur véhicule d’échange (+39 %).

 

 

FLAMBÉE DES PRIX

L’inflation est un sujet sur toutes les lèvres. Selon Statistique Canada, en décembre 2021, le taux de l’inflation au pays a atteint 4,8 %, la plus grosse augmentation depuis 1991. Au même moment, l’inflation spécifiquement sur la vente de véhicules était de 7,2 %.

D’après les chiffres de J.D. Power, les Canadiens ont payé, en moyenne, près de 14 % de plus pour leur véhicule qu’en 2020, soit 42 500$ au lieu de 36 500$.

Toujours selon J.D. Power, le prix moyen des véhicules d’occasion (vendus par un concessionnaire) au Canada a quant à lui augmenté de 7,4 % et s’établit en 2021 à 25 727 $. Au Québec, la moyenne est de 21 200$.

 

MOINS D’INCITATIFS, MAIS PAS ZÉRO

Malgré l’énorme demande et l’offre limitée, le marché fait encore usage d’incitatifs. « Il y en a encore, mais moins », précise l’analyste de J.D. Power.

Au Canada, la moyenne de ces incitatifs est passée de 5900 $ par véhicule à 4200 $ en 2021. On parle ici d’une diminution de 29 %, souligne-t-il. L’industrie a donc épargné près du tiers de ses dépenses en incitatifs, ce qui représente des milliards de dollars. Cette réduction d’incitatifs représente d’ailleurs l’impact le plus significatif sur la hausse des prix ressentie par les consommateurs.

Parmi tous les incitatifs, ce sont ceux à la location qui ont le plus fondu, soit près de 25 %. « Puisque le montant de la valeur résiduelle est désormais plus  haut, le véhicule vaut plus cher à la fin de la location, le coût de la location peut donc être réduit. Par conséquent, cela permet aux constructeurs d’utiliser moins d’incitatifs », explique Robert Karwel.

 

LE CONSOMMATEUR S’EN SORT BIEN

Contrairement aux autres industries, les consommateurs automobiles s’en sortent relativement bien grâce à l’énorme bond de la valeur de leur véhicule d’échange. J.D. Power calcule que cette valeur de retenue a augmenté de 26 % en 2021.

L’indice de rétention des véhicules d’occasion du Canadian Black Book pointe dans la même direction. L’indice, qui suit la performance de la valeur retenue des véhicules de 2 à 6 ans, a augmenté de 42,2 % par rapport à 111,5 points en décembre 2020. L’indice, qui poursuit son ascension en ce début d’année, a atteint 162,1 points en janvier dernier.

Puisque leur véhicule vaut plus cher, les consommateurs sont capables d’absorber en bonne partie l’augmentation des prix à laquelle ils font face. « Ainsi, bien que le prix moyen d’un véhicule neuf au détail ait augmenté de 14 %, le montant des paiements au financement ne s’est accru que de 4 %, et ce, sans aucune augmentation de l’utilisation du financement de très longue durée (84 mois et plus) », note l’analyste de J.D. Power. De plus, le paiement de location moyen de 614 $ est demeuré à peu près égal à celui de 2020.

Chez Dealertrack, la moyenne observée du montant financé pour les voitures et les camions d’occasion a grimpé de façon significative. Notons que le montant financé n’inclut pas la mise de fonds ou la valeur du véhicule d’échange.

 

OFFRIR PLUS D’ARGENT AU CLIENT

Étant donné les difficultés à détenir des inventaires, les concessionnaires sont motivés à offrir plus d’argent à leurs clients pour leur véhicule d’échange. J.D. Power évalue la chose grâce à sa formule Over/Under allowance. Ce métrique affiche le montant moyen que le concessionnaire offre, de plus ou de moins que la valeur du véhicule d’échange. En 2021, ce montant moyen proposait près de 400 $ sous la valeur du véhicule. Il était de 950 $ sous la valeur en 2020. En résumé, les consommateurs ont donc reçu 550 $ de plus lors de leur échange. 

 

PLUS DE PROFITS

Les concessionnaires font plus d’argent que jamais sur la vente d’un véhicule. Au Canada, le profit moyen sur la vente d’un véhicule neuf a atteint 2600 $ en 2021. C’est 32 % de plus qu’en 2020. Au Québec, la moyenne est de 2713 $, une augmentation de pratiquement 40 %.

 

La situation dans le département des F&A est demeurée très stable, surtout au Québec, où le profit moyen est passé de 490 $ en 2020 à 484 $ en 2021. Au pays, où la moyenne est de 516 $, il s’agit d’une baisse de 7 %. Au total, selon les statistiques recueillies par J.D. Power en 2021, les concessionnaires du Québec gagnent donc en moyenne 3197 $ par vente de véhicule neuf.

Sébastien Alajarin

Les ventes de produits F&A ont somme toute été très bonnes en 2021. Malgré les obstacles auxquels a été confrontée l’industrie automobile, dont la pénurie d’inventaire, le marché s’est adapté et a fait place à de nouveaux produits de plus en plus recherchés par les consommateurs. Les hausses de ventes de véhicules de luxe, de VUS ainsi que de véhicules électriques se sont traduites par une croissance des ventes de produits de protection mécanique, esthétique et électronique. En optant pour ce type de véhicule, le consommateur souhaite budgéter les pépins qui pourraient survenir. En plus de contribuer aux profits, ces produits ont également pour effet de favoriser le facteur rétention de la clientèle auprès du concessionnaire. Tout le monde est gagnant. » Sébastien Alajarin, Directeur régional Est du Canada pour iA Services aux concessionnaires.

 

 

J.D. POWER PIN NETWORK

Robert Karwel, directeur principal, PIN/Division automobile pour le Canada.
Robert Karwel, directeur principal, PIN/Division automobile pour le Canada

Les statistiques dans cet article proviennent de chez J.D. Power et sont basées sur les données générées par le Power Information Network. Le programme rassemble plus de 200 détails sur chaque transaction ayant lieu chez un concessionnaire participant. En 2021, le programme a analysé 45 843 transactions dans la province de Québec et 258 874 transactions à travers le Canada.

 

 

Voir aussi : 

Tous les chiffres de ventes de véhicules neufs au Québec en 2021, modèle par modèle.

Top 10 des ventes de voitures et de camions au Québec en 2021

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