DOSSIER DES VENTES 2022

En 2022, les ventes de véhicules neufs au Québec ont atteint 370 000 unités, soit une baisse de 9 % par rapport à 2021. Ces chiffres font écho à ce qui a été observé à l’échelle nationale. Selon DesRosiers Automotive Consultant, 1,49 million d’unités ont été vendues à travers le pays l’année dernière, une diminution elle aussi de 9 %. Rappelons qu’en 2021, les ventes au Québec avaient repris du galon : plus de 400 000 véhicules écoulés, soit une augmentation de 11 % par rapport aux 367 474 ventes rapportées en 2020.

Sans surprise, les segments des voitures et des camions à essence et hybrides sont tous deux en décroissance : 24 % et 9 % respectivement. Par contre, chez les véhicules électriques, tous modèles confondus, une augmentation d’environ 50 % est observée. 

 

Tout de même une bonne année pour l’industrie automobile 

Malgré la diminution des chiffres de ventes, 2022 a été une très bonne année pour les constructeurs et leurs concessionnaires, dit d’entrée de jeu Robert Karwel, directeur principal, PIN/Division automobile pour le Canada.

Le montant des transactions a grimpé et c’est surtout en raison de la baisse des incitatifs. Le profit brut des concessions est lui aussi à la hausse. C’est particulièrement vrai pour les concessionnaires du Québec, qui ont vu leur marge de profit croître d’un autre point de pourcentage. 

Robert Karwel remarque aussi qu’il y a de plus en plus de similitudes entre le marché canadien et le marché américain : le taux d’inflation augmente, les taux d’intérêt augmentent, le prix des véhicules augmente, le tout mélangé avec la peur d’une récession imminente et un accès difficile aux inventaires. 

Robert Karwel, directeur principal, PIN/Division automobile pour le Canada.
Robert Karwel, directeur principal, PIN/Division automobile pour le Canada.

Il note également qu’au Québec, les locations sont en baisse tandis que les concessionnaires effectuent de plus en plus de ventes en argent comptant. D’ailleurs, même si le Québec demeure la province qui fait le moins de transactions en espèces, c’est lui qui voit sa part augmenter le plus rapidement. « Dans les dernières années, le Québec est passé de 11 % de transactions en argent liquide à 16 %. La moyenne dans le reste du pays tourne autour de 21 % », nous dit M. Karwel.  

 

Alors, où s’en va-t-on en 2023 ?

C’est la question qu’on trouve sur bien des lèvres. « Nous ne sommes pas une compagnie de prévisions, mais ceux qui le sont prédisent que cette année, les ventes au pays vont augmenter de 200 000 à 300 000 unités, et ce, bien que nous soyons aux prises avec une augmentation record des taux d’intérêt en plus d’une augmentation flagrante des prix. »  

On revient à la théorie de la demande non satisfaite. Nous sommes dans une bulle de demande non satisfaite. 

Cela veut dire que si nous avions plus de véhicules à vendre, ils seraient tous vendus. Voici trois raisons pour lesquelles, pour nous chez J.D. Power, cette théorie tient la route: 

  1. Le bénéfice brut sur les ventes a légèrement commencé à baisser en Q4, surtout en décembre, mais pas assez pour que les concessionnaires aient à négocier.
  2. La valeur des véhicules d’échange est toujours très haute. Les concessionnaires acceptent encore de débourser beaucoup d’argent pour les échanges. Nous ne sommes plus au sommet atteint vers la fin Q2 2022, mais la tendance est toujours là. Nous assistons à un léger ajustement. 
  3. S’il fallait de 60 à 65 jours pour vendre un véhicule avant la COVID, la moyenne se fixe maintenant à environ 35 jours ce qui demeure excellent.

Il existe donc encore une demande non satisfaite. Est-ce que la bulle mentionnée plus haut rapetisse ? Oui. Mais elle n’est pas vide et personne ne sait exactement combien d’air il reste à l’intérieur. 

Un retour aux incitatifs pourrait-il contrebalancer un retour à la normale ? À cette question, Robert Karwel est catégorique : « Les incitatifs ne reviendront pas tant qu’il n’y aura pas plus d’inventaire », ni pour contrebalancer l’augmentation des taux d’intérêt ni tant qu’on ne verra pas le profit des concessionnaires diminuer considérablement. 

« Si j’étais concessionnaire, je m’inquiéterais plus des taux d’intérêt et je ferais attention aux véhicules que je prends en échange », conseille-t-il. 

Rappelons qu’au Canada, environ 44 % des transactions comportent un véhicule d’échange. Au Québec, en 2021, c’était sous les 40 %. Aujourd’hui, ce pourcentage atteint environ 46 %. « Je m’efforcerais donc de très bien évaluer les véhicules ainsi que la quantité que je veux prendre en stock, même si je ne crois pas que les valeurs résiduelles vont radicalement baisser », poursuit M. Karwel. 

 

À quoi ressemblerait la tempête parfaite ?

Personne ne peut prédire avec certitude ce que 2023 réserve à l’industrie automobile. Selon Robert Karwel, le pire qui pourrait arriver, c’est que la production de véhicules reprenne à pleine vapeur, avec une lourde tendance pour les véhicules très équipés (comme c’est actuellement le cas). Si on ajoute à ça une inflation qui continue de grimper, une récession, une situation mondiale qui va en empirant (comme la guerre en Ukraine) et un refroidissement soudain des marchés… « Je ne pense pas que ça se passera ainsi, mais ça, ça serait les indicateurs d’une tempête parfaite. » 

 

 

Variation des chiffres 

* Chaque trimestre, AutoMédia compile les ventes de véhicules neufs à partir de diverses sources d’informations. Les chiffres de ventes présentés peuvent donc légèrement varier, étant donné que chaque source utilise ses propres critères de calcul, par exemple l’inclusion ou l’exclusion des ventes faites aux parcs automobiles. Les chiffres de ventes présentés le sont donc à titre indicatif seulement et AutoMédia ne peut garantir leur exactitude. 

 

DOSSIER VENTES 2022: AUTOS ET CAMIONS

DOSSIER VENTES 2022: VÉHICULES DE LUXE

DOSSIER VENTES 2022: VÉHICULES ÉLECTRIQUES

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Tous les chiffres de ventes de véhicules neufs au Québec en 2022

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