Hertz va se remplacer 20 000 véhicules électriques par des véhicules à essence

La société de location Hertz Global Holdings inc. va se départir d’environ 20 000 véhicules électriques (VÉ) de son parc étatsunien pour les remplacer par des véhicules à moteur à essence. Selon l’entreprise, ce nombre représente environ le tiers de son parc de VÉ mondial.

Cette décision a été annoncée par l’entreprise floridienne dans un document remis le 11 janvier dernier à la U.S. Securities and Exchange Commission (ou SEC), l’organisme fédéral étatsunien chargé de la réglementation et du contrôle des marchés financiers.

Dans ce document, Hertz affirme que la vente de ces véhicules, de marques et de modèles divers, a commencé en décembre dernier et se poursuivra tout au long de cette année.

L’entreprise continuera cependant d’offrir des VÉ en la location durant ce processus de vente et après. Elle affirme aussi vouloir poursuivre ses efforts en matière d’électrification, à un rythme qui sera apparemment ralenti par rapport aux promesses formulées antérieurement.

De bien grandes promesses

En octobre 2021, Hertz avait annoncé en grande pompe son intention d’acquérir un « lot initial » de 100 000 Tesla avant la fin de 2022. L’entreprise s’était même associée au quintuple champion du Super Bowl Tom Brady pour promouvoir la chose.

Puis, en septembre 2022, l’entreprise avait annoncé un autre projet visant à acquérir jusqu’à 175 000 VÉ de General Motors (des Chevrolet, Buick, Cadillac et BrightDrop) d’ici 2027. C’était trois mois après avoir annoncé un autre projet d’acquisition de 65 000 Polestar jusqu’en 2027. Et ce n’était pas là les premiers VÉ acquis à cette entreprise. Après tout, Hertz en loue depuis 2011, année où ses premières Nissan Leaf lui ont été livrées.

Le locateur est donc loin d’avoir concrétisé toutes ces promesses. Après tout, on sait maintenant que, jusqu’en novembre dernier, son parc comptait environ 60 000 VÉ seulement, dont 80 % étaient des Tesla. Et à la fin de l’année, il y en aura 20 000 de moins…

Ajuster l’offre à la demande

Le document remis à la SEC nous apprend que cette décision est justifiée, notamment par la baisse de la valeur de reprise des Tesla observée depuis que le constructeur a réduit les prix de certains modèles.

Hertz souhaite également réinvestir une partie du produit de la vente de ses VÉ dans l’achat de véhicules à moteur à combustion interne pour mieux répondre à la demande des clients.

« L’entreprise s’attend à ce que cette action permette de mieux équilibrer l’offre par rapport à la demande anticipée pour les véhicules électriques », explique Hertz dans le document remis à la SEC, en ajoutant que « cela permettra à l’entreprise d’éliminer un nombre disproportionné de locations à faible marge et de réduire les dépenses liées aux dommages associés aux véhicules électriques. »

Dommages esthétiques à la carrosserie plus coûteux

De plus, les coûts de réparations des VÉ érodent la rentabilité de l’opération de VÉ, affirme l’entreprise. En effet, bien que les coûts d’entretien des VÉ soient inférieurs à ceux des véhicules à essence comparables, ils ne compensent pas les coûts plus élevés des réparations liées notamment aux dommages causés à leur carrosserie.

La transcription de la présentation des résultats de l’entreprise aux actionnaires pour le troisième trimestre de 2023 nous apprend que : « les réparations en cas de collision et de dommages sur un véhicule électrique peuvent souvent coûter environ deux fois plus cher que celles associées à un véhicule à moteur à combustion interne comparable. »

Mitchell International, qui publie des rapports trimestriels publiés comparant les coûts de réparation des VÉ aux véhicules thermiques, confirme ce coût plus élevé. Son rapport du troisième trimestre de 2023 rapporte que, dans l’ensemble, les coûts de réparation pour les véhicules électriques sont 1 301 $ supérieurs au Canada à ceux des automobiles à moteur thermique. Cela dit, en excluant les véhicules de marque Tesla de cette analyse, Mitchell observe une différence de coût de l’ordre de 750 $ au Canada.

Rappelons que Mitchell International est une entreprise de San Diego, en Californie, qui développe des logiciels utilisés par l’industrie automobile pour gérer les réclamations de collision automobiles, les estimations de pièces et de main-d’œuvre, et les devis de remplacement de vitres.

Photos : Hertz, GM et Polestar

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