Q1 2024: Tous les chiffres de ventes de véhicules neufs au Québec

Dans l’ensemble, les ventes de véhicules neufs au Québec au premier trimestre de 2024 ont affiché de bonnes performances, enregistrant une hausse de 18,1 % par rapport à la même période l’année dernière. Cette augmentation dépasse la moyenne nationale de quelques points, qui se situe à 15,3 % selon DesRosiers Automotive Consultants.

Cependant, cette tendance positive montre des signes d’affaiblissement d’un mois à l’autre. Alors que février a enregistré une augmentation de 23%, mars a vu une hausse plus modeste de 12%.

En entrevue, Yves Varin, jusqu’à tout récemment directeur national du service d’alimentation de données, confirme que les ventes du printemps stagnent. « Nous n’avons pas assisté à un regain des ventes avec la fonte des neiges, contrairement aux années précédentes, à l’exception des années pandémiques. »

Le mix de produits est également en mutation. Dans les segments du neuf et de l’occasion, les ventes de véhicules mainstream ont augmenté, tandis que le secteur du luxe est en déclin. « Les gens n’ont plus d’argent. Ils sont étirés financièrement de tous côtés. Il y a aussi un retour vers l’achat de berlines. Au lieu d’opter pour de gros VUS, les consommateurs choisissent des véhicules moins coûteux », nous explique M. Varin.

Dans ce contexte, le segment des voitures à essence et hybrides connaît une croissance, une première depuis longtemps au Québec. La nouvelle Toyota Prius, par exemple, a attiré les foules avec 835 unités vendues. Les Toyota Camry et Honda Accord enregistrent également des hausses. Les ventes de voitures de sport « non luxe » ont bondi de 53 %.

Pour les fabricants de luxe, la situation est moins favorable. Tous les constructeurs allemands de luxe ont vu leur volume de ventes diminuer par rapport à l’année précédente : Porsche de 35 %, Audi de 16 %, BMW de 7 %, Mercedes-Benz de 4 %. Et ce n’est pas seulement les Allemands : Cadillac a subi une baisse de 27 %, Acura de 13 %, Infiniti de 12 % et Lexus de 3 %. Seules quelques rares marques comme Lincoln et Volvo ont affiché des gains respectifs de 26 % et 13 %.

Les VÉ : Des augmentations, mais… 

Concernant les véhicules électriques, les ventes se maintiennent. Par rapport au premier trimestre de 2023, elles ont augmenté de 18 %, principalement grâce à l’introduction de nouveaux modèles et à des baisses de prix significatives, comme celle de la Mach-E de Ford, qui a écoulé plus de 1800 unités durant les trois premiers mois de l’année. À noter que les ventes de véhicules électriques représentent désormais 16 % des ventes de véhicules neufs, en légère hausse par rapport aux 14 % de la fin de 2023.

Cependant, comme le confirme M. Varin, la réalité du marché diffère. « Il y a trop de BEV. Les cours des concessionnaires sont pleines et ils ne se vendent pas bien. Les véhicules sont trop chers et risquent de devenir obsolètes dans quelques années. Ce qui sera vraiment intéressant, c’est l’arrivée des batteries solides vers 2028. Ces véhicules seront moins chers, plus légers et auront une meilleure capacité de charge. En attendant, les objectifs gouvernementaux pour 2030 et 2035 sont irréalistes. Le gouvernement va devoir revoir sa stratégie. Il ne peut pas forcer les consommateurs à acheter ce qu’il souhaite imposer sur le marché. »

Un sondage récent mené par Auto Hebdo s’oriente dans la même direction. Réalisé en ligne, ce sondage a impliqué 1559 Canadiens de plus de 19 ans et visait à comprendre les intentions d’achat de véhicules électriques des Québécois et des Canadiens.

Parmi les conclusions du sondage, il est indiqué que l’intérêt pour les véhicules électriques au Canada diminue pour une deuxième année consécutive. Au Québec, 46 % des propriétaires de véhicules non électriques sont ouverts à l’idée de considérer un VÉ lors de leur prochain achat, un chiffre en baisse par rapport à l’année dernière (51 % en 2023).

Le sondage montre également que les Canadiens sont de plus en plus attirés par les modèles à technologie transitoire. Parmi les acheteurs potentiels envisageant un véhicule électrique, l’intérêt s’accroît pour les véhicules électriques hybrides rechargeables (PHEV) et les hybrides (VÉH). Par exemple, en mars 2024 au Québec, la taille moyenne des inventaires de véhicules électriques et hybrides avait augmenté de 112 % sur un an (+145 % au niveau national). En 2024, 42 % des personnes pensant acheter un VÉ étudieraient l’achat d’un hybride (contre 33 % en 2023), et 56 % l’achat d’un véhicule rechargeable PHEV (contre 43 % en 2023).

Tous les chiffres de ventes de véhicules neufs au Québec de janvier à mars 2024 inclusivement (Q1)