Branchez-vous 2015

Voitures électriques: mythes et réalités

Toutes réunies sur le circuit Gilles-Villeneuve de l’île Sainte-Hélène dans le cadre de l’événement Branchez-vous 2015, les voitures électriques et enfichables les plus « hot » au Québec, c’est-à-dire Volt de Chevrolet, Leaf de Nissan, C-Max Energi et Fusion Energi de Ford et, bien sûr,les Prius de Toyota sans oublier la Smart E Driveont été conduites par des curieux et des aspirants au transport plus écolo. Au total, 3 000 essais ont été réalisés lors de la 3e édition de l’événement tenu du 17 au 19 avril derniers.

C’est donc dire que les Québécois ont à nouveau affiché leur volonté à se brancher. La Belle Province, en effet, détient le plus haut taux d’adoption de voitures électriques au pays. En plus des essais, l’évènement Branchez-vous a donné lieu à des manifestations. Cette année, 462 voitures électriques ou « plug-in » (voir encadré) ont été rassemblées, soit 50 de plus que l’année dernière. Aucun record Guinness n’a été battu, le temps maussade ayant refroidit les ardeurs des participants, mais ce n’est que partie remise croient les organisateurs.

 Les automobiles réunies :

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Un total de 301 voitures 100% électriques

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  • 132  Chevrolet Volt
  • 29   Hybrides Plug-in (Ford Fusion Energi, Ford C-Max Energi, etc.)

Un total de 161 voitures hybrides rechargeables

De plus, trois constructeurs ont présenté des modèles pour le moment étranger au marché du Québec, soit Honda Fit EV, Volkswagen e-Golf et Mercedes B200, alors que la Chevrolet Spark EV aperçue sera enfin rendue plus accessible chez nous au début de 2016.

 

La voiture parfaite?

Lors de la conférence de presse, le porte-parole de l’évènement, Jacques Duval, a partagé son expérience personnelle : «  J’ai mis près de 60 ans à trouver la voiture parfaite. J’ai le bonheur de vous annoncer que je l’ai trouvée et qu’elle est à propulsion électrique », a lancé le propriétaire d’une Tesla S. Pour Marcel Guay, directeur du markéting chez Nissan Canada, partenaire de l’événement, l’une des grandes qualités de la voiture électrique est indéniable : « Depuis 2011, les Leaf vendues ont permis d’éviter l’émission de 180 millions de Kg de CO2. La voiture électrique est le choix le plus intelligent pour une famille », a-t-il avancé.

Pour sa part, Robert Poëti, ministre des Transports et ministre responsable de la région de Montréal, estime que Branchez-vous permet à la population de démystifier les véhicules électriques et de mettre au panier les vieux préjugés. « L’électrification des transports prend ses assises sur les forces du Québec : la disponibilité de l’énergie électrique de source renouvelable, et notre savoir-faire mondialement reconnu dans la production, le transport de l’électricité et le développement de technologies comme la motorisation électrique, les systèmes de stockage d’énergie et les bornes de recharge », a souligné le politicien.

S’il est vrai que les Québécois recherchent de plus en plus à entreprendre un virage vert, plusieurs facteurs ralentissent l’expansion du phénomène. Ainsi, selon Yannic Asselin, directeur des services financiers chez Gravel Chevrolet et lui-même propriétaire d’une Volt, « ça part du conducteur, il faut la foi ». De même, pour Samuel Jeanson, co-propriétaire avec son frère Hugo de Bourgeois Chevrolet, le manque de connaissances du public par rapport aux technologies embarquées représente le frein majeur à l’explosion du marché électrique au Québec.

À cette réalité, s’ajoutent d’autres facteurs que tout concessionnaire doit gérer : des investissements pour les achats ou les mises à niveau d’équipements d’entretien, la formation des techniciens, une faible marge de profit, la quasi absence d’entretien du véhicule (souvent la plus importante source de revenus du concessionnaire) et le temps investi à la seule vente du véhicule. À ce chapitre, les frères Jeanson ont certainement un gros atout puisque leurs conseillers aux ventes sont à salaire, une rareté dans l’industrie. Le temps passé à « vendre » le véhicule n’est donc pas reconnu de la même façon.

 

Mythes et réalités

La communauté électrique se démarque par sa volonté à se sevrer du pétrole et sa nature de lobbyiste sympathique. L’achat d’une voiture électrique est généralement précédé d’une recherche étendue des modèles disponibles et, surtout, d’une lecture approfondie de cette technologie encore méconnue et truffée de mythes. Si bien que l’acheteur en apprend au vendeur ! Ce fut le cas d’au moins deux mordus qui ont prêté leur volant lors de l’événement : Annick Gionet, propriétaire d’une Kia Soul EV, et Gilles Fortier, aux commandes d’une Leaf, avaient visiblement fait leurs devoirs et ne se faisaient pas prier pour partager leur savoir avec tous et chacun.

Par exemple, tous les deux ont déclenché un festival de statistiques afin d’écraser le mythe du manque d’autonomie. Gilles Fortier assure que la plupart des Québécois surestiment leurs besoins en kilométrage. En moyenne, le conducteur d’un véhicule léger parcourt environ 16 000 km* par année, donc 44 par jour. Or, toutes les nouvelles voitures électriques sont capables de parcourir cette distance en une seule charge. Par ailleurs, si l’appel des grandes distances est trop fort, le conducteur peut bénéficier de bornes de recharges, bel et bien présentes sur le territoire et toujours en nombre croissant.

Les conducteurs d’électrique sont unanimes, il suffit de connaître sa propre autonomie selon son mode de conduite, de la même façon qu’il est essentiel de vérifier le niveau d’essence d’une auto traditionnelle avant de se mettre en route. La plupart des modèles électriques ou hybrides affichent sur leur tableau de bord le réseau de bornes de recharge à la disposition des conducteurs. À lui seul, le Circuit électrique alimenté par Hydro-Québec comptait à la fin avril de cette année 387 bornes. Une application permet de repérer les bornes disponibles ou en cours d’utilisation.

En fait, tous les propriétaires bénévoles rencontrés lors de l’événement Branchez-vous s’accordent à dire que l’autonomie n’est vraiment plus un facteur

En fait, tous les propriétaires bénévoles rencontrés lors de l’événement Branchez-vous s’accordent à dire que l’autonomie n’est vraiment plus un facteur et que sa gestion devient une seconde nature. Et si jamais le pire menace, jusqu’à trois niveaux d’alerte avertissent le conducteur d’une basse charge. Plusieurs modèles, dont la Tesla et son « range anxiety », affichent la distance pouvant être parcourue sans crainte de tomber en panne. En basse autonomie, d’autres modèles passent en mode de gestion d’urgence de la charge. C’est le cas du troisième niveau d’alerte de la Leaf et son mode « tortue ».

Avant de dénigrer les électriques et les enfichables, disent les conducteurs convertis, rien de mieux qu’un essai, car ils ajoutent, enthousiastes : l’essayer, c’est l’adopter ! Pour les clients comme pour les concessionnaires, c’est donc un rendez-vous à ne pas manquer quand se déroulera à nouveau, dans une douzaine de mois, le prochain évènement Branchez-vous.

*Cette moyenne est basée sur le kilométrage moyen annuel des Québécois et des Canadiens de 16 000 kilomètres selon deux études : Enquête 2008 sur les véhicules au Canada par Ressources naturelles Canada et Les Québécois et leur automobile : des liens tissés serrés par Desjardins études économiques.

 

Commentaires entendus sur place…

Tesla : puissance et luxe par excellence

Leaf : puissance, autonomie et plaisir

Smart : confort surprenant et autonomie

Volt : la solution à tout ?

Soul : après la Tesla, le plus gros écran sur le marché!

i-MiEV : abordable et ça paraît

 

 

 

 

 

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