Stellantis et GM écopent de tarifs douaniers imposés par Trump

Les tensions commerciales se font de plus en plus ressentir sur le marché automobile nord-américain. Stellantis et General Motors ont tous deux annoncé, dans leurs résultats financiers du deuxième trimestre 2025, des baisses importantes de leur chiffre d’affaires respectif.
Stellantis : un impact immédiat sur les profits
Chez Stellantis, c’est une perte nette préliminaire de 2,3 milliards d’euros (3,68 milliards canadiens) qui a été annoncée. Le constructeur blâme en grande partie l’imposition récente de tarifs douaniers américains, qu’il estime lui avoir coûté environ 300 millions d’euros (480 millions canadiens). À titre indicatif, Stellantis avait enregistré un bénéfice net de 5,6 milliards d’euros un an plus tôt (8,97 milliards canadiens), un chiffre qui était en baisse comparativement à 2023.
Selon le directeur financier Doug Ostermann, la perte inscrite au premier semestre n’est qu’un impact partiel, puisque les tarifs américains n’ont commencé à s’appliquer qu’à la moitié de la période, si bien que le second semestre absorbera un effet plus significatif. « Nous verrons beaucoup plus au second semestre, à moins que les choses ne changent… compte tenu des perspectives actuelles, je m’attendrais à voir ce chiffre probablement doubler au second semestre ou plus », ajoute-t-il.
Antonio Filosa, PDG de Stellantis depuis le mois de juin, a exprimé ses préoccupations quant à la stabilité réglementaire et au manque de prévisibilité qui entoure ces décisions politiques. Dans une lettre adressée aux employés, il a déclaré : « Les six premiers mois de 2025 ont été difficiles, avec des vents contraires externes croissants, notamment les tarifs douaniers, les effets de change et des conditions macroéconomiques difficiles ».
General Motors : des ajustements en cours
Du côté de GM, c’est le même constat. Le constructeur a enregistré une baisse de ses bénéfices de 35 % au second trimestre, pour atteindre 1,9 milliard de dollars (2,6 milliards canadiens). Son chiffre d’affaires mondial a quant à lui baissé de 1,8 %, enregistrant 47,1 milliards de dollars (64,6 milliards canadiens) en date du 30 juin. Le constructeur estime que les tarifs douaniers imposés par Trump lui ont coûté à eux seuls 1,5 milliard canadiens.
Mary Barra, PDG de GM, a indiqué que l’entreprise procédait actuellement à une révision stratégique de ses chaînes d’approvisionnement afin de limiter son exposition aux importations touchées.
Dans un avis publié le 22 juillet, GM a confirmé conserver ses prévisions annoncées en mai pour l’ensemble de l’année 2025 : un EBIT ajusté entre 10 et 12,5 milliards et un profit net entre 8,2 et 10,1 milliards.
Vers une redéfinition de la chaîne d’approvisionnement
Les deux constructeurs envisagent désormais des ajustements importants dans leur chaîne logistique. Cette situation illustre les défis auxquels sont confrontés les constructeurs automobiles mondiaux dans un climat géopolitique incertain. Alors que les ambitions de Donald Trump ne semblent pas s’estomper, les constructeurs devront redoubler de flexibilité et d’innovation pour préserver leurs marges. Partager