À l’occasion du Sommet de la CCAM 2026, les organisateurs ont prévu un panel des concessionnaires qui a pour but de présenter les constats, aperçus et faits saillants du CADA China Tour. Il réunit Charles Saillant (coprésident du Groupe Saillant et Ste-Foy Toyota), Alexandre Saillant (copropriétaire du Groupe Saillant) et Marc Bourassa (concessionnaire principal de Cadillac de Laval) qui ont participé à la tournée CADA China Tour. 

Voici un bref aperçu de ce qui vous attend au Sommet de la CCAM 2026. 

Quand les constructeurs automobiles chinois débarqueront-ils au Canada? 

Bien que personne ne dispose d’une boule de cristal, tout le monde y va de sa prédiction quant à l’arrivée des constructeurs automobiles chinois au Canada. 

Charles Saillant (coprésident du Groupe Saillant et Ste-Foy Toyota) croit que «que la question n’est pas “si”, mais plutôt “quand” les constructeurs automobiles chinois débarqueront au Canada. En fait, c’est inévitable. Ils sont déjà en situation de surproduction, en avance sur la compétition sur la majorité des facettes de l’industrie et leur ambition est d’être actifs sur chacun des marchés de la planète»

De son côté, Alexandre Saillant (copropriétaire du Groupe Saillant), croit que les manufacturiers automobiles chinois débarqueront au Canada, «mais pas frontalement et certainement pas demain matin. Je parle d’un horizon 3 à 10 ans, de façon progressive et stratégique». Il est d’avis «qu’ils vont d’abord passer par des marques déjà acceptées, comme Volvo, Polestar, ou via l’acquisition de marques occidentales pour neutraliser le risque politique». Il ajoute que «le Canada reste un petit marché, complexe, très réglementé et fortement aligné sur les États-Unis, ce qui en fait un territoire à haut risque pour eux. Ils vont donc avancer prudemment, tester, et faire le strict minimum nécessaire».

Quant à Marc Bourassa (concessionnaire principal de Cadillac de Laval), il estime que «les constructeurs chinois vont définitivement arriver au Canada un jour». il prévoit «que cela arrivera à moyen ou long terme»

Quelle est la première impression des véhicules chinois? 

Par rapport au reste de l’industrie, ce trio d’hommes d’affaires possède un solide avantage. Ils ont pu voir de près des véhicules de constructeurs chinois et ainsi forger leur propre opinion sur la qualité du produit.

M. Bourassa s’est dit «très impressionné par la qualité de finition, par les habitacles hautement personnalisables et surtout par la technologie et toutes les fonctions de connectivité disponibles dans les véhicules»

Alexandre Saillant abonde dans le même sens en affirmant «qu’ils sont nettement en avance sur nous en technologie, design et intégration logicielle. Le véhicule est pensé comme une extension du téléphone, ce qui correspond parfaitement à leur culture numérique et à leur marché intérieur, qui en redemande constamment. Contrairement à l’Occident, où l’auto reste un objet mécanique, chez eux, c’est un produit technologique vivant». Il affirme également «qu’iIs ont une culture d’innovation extrêmement rapide, alimentée par une concurrence féroce. Sur la qualité à long terme, je reste prudent : ça semble bon, mais je n’ai pas encore assez de recul pour trancher».

Le son de cloche est similaire pour Charles Saillant. «Pour une industrie qui n’existait virtuellement pas il y a 20 ans, j’ai été époustouflé tant par le design et la technologie des modèles disponibles. La vitesse de leur courbe d’apprentissage est impressionnante. L’élève a pratiquement dépassé le maître aujourd’hui», affirme-t-il. 

Doit-on craindre l’arrivée des constructeurs automobiles chinois? 

Alors que tous sont convaincus que les constructeurs automobiles chinois arriveront au Canada, AutoMédia leur a posé la question suivante: doit-on craindre leur arrivée? 

Marc Bourassa (concessionnaire principal de Cadillac de Laval) a répondu que «le Canada a totalement raison de craindre l’arrivée des véhicules électriques chinois. Nous devrons établir des règles très claires pour le consommateur, l’industrie automobile canadienne et les manufacturiers chinois. Toutes nos actions doivent se faire d’une façon réfléchie et ordonnée ainsi qu’en coordination avec nos Associations et nos gouvernements»

Charles Saillant (coprésident du Groupe Saillant et Ste-Foy Toyota) aborde la question de manière plus nuancée en répondant que «cela dépend à qui on s’adresse. Il est certain que du point de vue des consommateurs, avoir plus d’options peut être une bonne chose. Plus de compétition force aussi l’innovation. Toutefois, la transition ne se fera pas sans heurts. Certains constructeurs européens, américains et/ou asiatiques qui n’ont pas les reins solides ou ont retardé d’investir leur recherche et développement dans la transition électrique peuvent effectivement se retrouver en difficulté dans les prochaines années, le temps que le marché s’équilibre»

Quant à Alexandre Saillant (copropriétaire du Groupe Saillant), il est d’avis que «le vrai risque pour le Canada n’est pas une invasion soudaine, mais un décrochage technologique progressif si on sous-estime la vitesse et l’ampleur de cette machine industrielle». Il clarifie sa pensée en mentionnant également que «la Chine dispose aujourd’hui d’une capacité de production d’environ 45 à 50 millions de véhicules, alors que sa production réelle tourne autour de 30 millions, ce qui crée une surcapacité majeure qu’elle cherche à absorber pour faire tourner ses usines et soutenir l’emploi domestique. À titre de comparaison, les États-Unis produisent environ 10 à 11 millions de véhicules par an, pour un marché intérieur d’environ 15 à 16 millions». Il conclut que «la Chine joue donc dans une autre ligue industrielle, avec un écart structurel énorme entre capacité et demande. Leur objectif n’est pas d’inonder le Canada, un petit marché très aligné sur les États-Unis, mais de trouver des débouchés externes pour soutenir leur appareil productif»

En terminant, notons que Le Sommet de la CCAM se tiendra le 14 janvier 2026 à l’Hôtel InterContinental Montréal. L’événement met notamment de l’avant un panel avec Charles Saillant, Alexandre Saillant et Marc Bourassa qui présentent leurs nombreux constats suite à la virée CADA China Tour.

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