Alors que la transition vers l’électrification des transports ralentit, le gouvernement du Québec révise son approche afin de concilier ambition environnementale et réalité économique. Voici un tour d’horizon des récentes mesures.

Québec : une adaptation pragmatique

Le gouvernement du Québec a choisi d’assouplir sa politique climatique. Dorénavant, les véhicules hybrides, y compris les modèles non rechargeables, seront intégrés aux objectifs de vente fixés par la norme Véhicule zéro émission (VZE).

Le ministre de l’Environnement Benoit Charette affirme qu’il ne s’agit pas d’un recul, mais d’une adaptation nécessaire dans un contexte où la guerre des prix avec les États-Unis et la fin des subventions fédérales ont freiné la croissance du marché électrique. Si Québec maintient son objectif d’interdire la vente de véhicules thermiques d’ici 2035, le gouvernement reconnaît que l’atteinte des cibles intermédiaires, notamment la présence de deux millions de VE sur les routes d’ici 2030, sera ardue.

Canada : l’industrie automobile intensifie la pression

Sur la scène fédérale, les constructeurs multiplient les démarches pour inciter Ottawa à revoir ses objectifs de ventes de VZE. Le mandat actuel prévoit que 20 % des véhicules légers vendus en 2026 soient des VZE, avec une montée progressive vers un objectif de 100 % en 2035.

Le ralentissement du marché, accentué par la fin du programme de subventions en janvier dernier, alimente leurs revendications. Sans incitatifs financiers, les cibles fixées apparaissent irréalistes, estime Brian Kingston, président-directeur général de l’Association des constructeurs de véhicules du Canada : « Sans soutien massif, la viabilité économique de cette stratégie est en péril. »

Le gouvernement fédéral envisage de réintroduire des subventions, mais sans calendrier précis, ce qui entretient l’incertitude et freine davantage les ventes. Par ailleurs, le prix élevé des VE demeure un obstacle majeur : selon le Bureau du directeur parlementaire du budget, il faudrait une baisse d’environ 30 % des prix d’ici 2030 pour espérer atteindre les objectifs.

Entre ambition et réalisme : un virage plus flexible

Que ce soit à Québec ou à Ottawa, les autorités font face à un même constat : la transition ne suit pas le rythme espéré. Entre les exigences des constructeurs, les contraintes budgétaires et l’hésitation des consommateurs, il devient essentiel de trouver un nouvel équilibre.

Les gouvernements semblent désormais opter pour des approches moins rigides et davantage ancrées dans la réalité économique. Partager