Loi 104 Zéro émission

LOI 104 ZÉRO ÉMISSION: CE QUE L’INDUSTRIE EN PENSE

En octobre dernier, le Québec s’est doté d’une loi (loi 104) afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre et autres polluants. Les élus en chantent les vertus, mais les concessionnaires automobiles sont plus perplexes.

En plus d’une gérance controversée de l’offre de véhicules électriques au Québec et la persistance des mythes, voilà que la loi 104 soulève une nouvelle vague de questions et parfois même de désinformation (réf.: article de David Descôteaux intitulé “Les Soviets chez nos concessionnaires” dans Le Journal de Montréal du 12 juin dernier) . Une chose est certaine : le Québec est le premier acheteur de VÉ au pays.

La publication du règlement qui établira toutes les modalités et les règles de la loi – dont les cibles à atteindre – apportera nul doute plus de précisions. D’ailleurs, vous trouverez ici un résumé de ce que l’on sait au sujet des points les plus chauds de la loi 104, ainsi qu’un exemple de calcul des cibles à atteindre par les constructeurs.

 

Les cibles à atteindre de la loi 104 (% de ventes de VE) sont-elles irréalistes?

Caroline Biron Nissan Gabriel Jean-Talon

 

 

 

 

 

Caroline Biron Nissan Gabriel Jean-Talon

«Pour cette concession, l’atteinte des cibles ne posera pas de problème. Nous profitons d’ententes du fabricant avec la Ville de Montréal pour une flotte de Leaf, en plus d’autres contrats à venir. » Selon la conseillère en vente, Nissan dépassera ses cibles et sera sans doute en mesure de vendre des crédits. 

 

 

 

 

Yannick Asselin Bourgeois Chevrolet

« Je dirais même qu’elles sont conservatrices. À la fin du mois de juin, j’avais 86 clients en attente pour une voiture électrique ou branchable. Si j’avais 200 voitures à ma disposition, j’en vendrais 200.» Au début de l’été, les clients en quête d’une Chevrolet Bolt devaient patienter huit mois et deux pour une Volt.

 

Naji El-Mousfi Vaudreuil Honda

 

 

 

 

 

Naji El-Mousfi Vaudreuil Honda

« Non, tout le monde est dans le même bateau! » Déjà offerte sur le marché américain, la Clarity fera son entrée dans la sélection des VE disponibles au Québec en 2018. Le directeur général des ventes voit cet ajout d’un bon oeil.

 

 

 

 

 

 

Anonyme Concessionnaire de Trois-Rivières

« Les cibles sont beaucoup trop difficiles à atteindre, surtout après 2020. De toute façon, on ne peut pas forcer un type de produit aux consommateurs. Le marché est encore beaucoup trop marginal ».

 

Les constructeurs sont-ils pour la loi 104 ZÉ ?

Yannick Asselin Bourgeois Chevrolet

 

 

 

 

 

Yannick Asselin Bourgeois Chevrolet

« Ça dépend desquels! » Le son de cloche général est le suivant: les propriétaires de concession déjà engagés et prêts à faire face au changement sont contents, les autres moins…

 

Don Romano

 

 

 

 

 

Don Romano Hyundai Canada

« Établir un quota basé sur une seule technologie est une erreur.» Pour Don Romano, président de Hyundai Canada, les choses vont un peu trop vite pour les électriques. « Regardons toutes les autres possibilités comme l’hydrogène » suggère-t-il. « Chez Hyundai, nous continuerons de produire des voitures qui utiliseront d’autres formes de carburant.» Au Québec, le constructeur prévoit offrir, d’ici 2020, 28 modèles verts (hybrides, rechargeables ou à pile à combustible).

 

Kevin Marcotte/Ursula Mathar Groupe BMW

 

 

 

 

 

Kevin Marcotte/Ursula Mathar Groupe BMW

Lors du Sommet mondial sur la mobilité durable, Ursula Mathar, v.-p. du développement durable et de la protection de l’environnement, a insisté sur la volonté du constructeur allemand à anticiper le changement. Kevin Marcotte, directeur national Goupe BMW Canada, renchérit : « C’est le meilleur moment d’acheter une voiture et nos concessionnaires se préparent à cette nouvelle ère. Ce n’est qu’avec l’expérience et l’éducation que nous pourrons changer les perceptions. »

 

Les concessionnaires ont-ils raison de croire que les constructeurs refileront leurs amendes aux consommateurs ?

Yannick Asselin Bourgeois Chevrolet

 

 

 

 

 

Yannick Asselin Bourgeois Chevrolet

«Daniel Breton, de Roulez Électrique, l’a bien expliqué : avant même que le Québec adopte la loi, 10 États américains (Californie, Connecticut, Maine, Maryland, Massachusetts, New Jersey, New York, Oregon, Rhode Island et Vermont) avaient adopté une loi Zéro Émission. Ces 10 États représentent plus de 30% du marché automobile aux États-Unis. Or, l’analyse a démontré que les prix exigés par leurs concessionnaires ne sont pas plus élevés que dans les États sans loi ZÉ. »

 

 

 

 

 

 

Anonyme concessionnaire de Québec

« Si les constructeurs ont à payer des amendes, il faudra bien qu’ils récupèrent l’argent quelque part. Ils ne le diront pas ouvertement, mais les coûts seront répartis d’une manière ou d’une autre. »

 

 

 

 

 

 

Anonyme concessionnaire de Trois-Rivières

«Non, les prix des voitures à essence ne changeront pas à cause des quotas pour les électriques.»

 

Est-ce vrai que vendre et entretenir des VÉ n’est pas profitable pour le concessionnaire ?

Don Romano

 

 

 

 

 

Don Romano Huyndai Canada

Bien qu’il souhaite un ralentissement du mouvement électrique, Don Romano dit simplement que la portion service associée aux VÉ est différente. « Les nouveaux propriétaires reviennent à la concession, car ils requièrent des mises à jour au niveau des logiciels, de l’entretien des pneus, des freins, etc. »

 

 

 

 

 

 

Anonyme Concessionnaire de l’Abitibi

« Je fais mon argent avec mon département de service. Tous ceux qui vendent des VE ne revoient pas beaucoup leurs clients. »

 

Yannick Asselin Bourgeois Chevrolet

 

 

 

 

 

Yannick Asselin Bourgeois Chevrolet

«Tous les propriétaires de VE ont recours à un entretien quelconque. Pour ces voitures, en raison d’une conduite en mode compression, les freins requièrent un entretien plus fréquent que pour une voiture à essence.»

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