Le groupe Stellantis va investir 35,5 milliards de dollars d’ici 2025 pour électrifier sa vaste gamme de véhicules et développer de nouveaux logiciels que cela requiert. Cette annonce a été faite lors d’une conférence de presse présentée sur internet jeudi.
D’ici 2030, cette multinationale prévoit que ses ventes de véhicules électrifiés (électriques ou hybrides) atteindront 40 % de son volume total en Amérique du Nord et 70 % en Europe.
Chacune de ses 14 marques verra donc son offre de véhicules électrifiés s’accroître, de Ram à Jeep, en passant par Dodge, sans oublier Peugeot, Fiat, Citroën, Maserati et les autres.
Stellantis mise aussi sur l’électrification de sa gamme de véhicules commerciaux. En février dernier, par exemple, la commercialisation du Fiat E-Ducato électrique, le jumeau du Ram ProMaster, a commencé en Europe. En outre, on promet aussi le lancement d’un camion poids moyen à pile à hydrogène d’ici la fin de l’année.
L’électrification pour les Américains
Sur notre continent, la marque Ram proposera une camionnette 1500 électrique dès 2024 afin de rivaliser avec les Ford F-150 Lightning, GMC Hummer, Rivian R1T et les autres nouveautés du genre qui nous sont promises.
Pour sa part, Dodge offrira un « muscle car » électrique également à partir 2024. Le constructeur n’a toutefois pas précisé s’il sera assemblé à l’usine de Brampton, en Ontario, comme la Challenger actuelle.
Quant à la marque Jeep, qui a dévoilé le Grand Cherokee 4xe hybride branchable dans les minutes qui ont suivi la conférence de presse, elle promet une version électrifiée du genre pour chacun de ses modèles. On n’a cependant rien précisé sur d’éventuels modèles 100 % électriques.
Ailleurs sur la planète Stellantis, on apprend que la gamme d’Opel sera électrifiée à 100 % d’ici 2028. On prévoit même lancer cette marque allemande sur le marché chinois en tablant sur son électrification intégrale. Quant à Fiat, la marque italienne deviendra « 100 % électrique » entre 2025 et 2030, lorsque le prix des véhicules sera proche de celui des véhicules thermiques, promet-on.
Par ailleurs, pour tous les véhicules électriques que ces promesses sous-entendent, Stellantis va développer quatre plateformes distinctes. Trois plateformes monocoques serviront à des petits véhicules (dont l’autonomie pourra atteindre 500 km), des véhicules de taille moyenne (700 km) et des véhicules grand format (800 km). Une plateforme à longerons, enfin, servira à des véhicules comme la Ram 1500 électrique et son autonomie pourra atteindre 800 km. En outre, les batteries de ces véhicules auront une capacité de recharge rapide équivalente à 32 km par minute.
Cinq usines de production de batterie
Stellantis se prépare aussi à produire ses propres batteries dès 2023 dans ses usines de Douvrin, en France, et de Kaiserlautern, en Allemagne. L’usine de Termoli, en Italie, emboîtera le pas peu après. De plus, d’ici 2030, le groupe aura deux autres usines de batteries en activité : une en Europe et l’autre en Amérique du Nord.
Les batteries produites utiliseront deux chimies différentes. Une partie de la production sera composée de batteries au nickel à haute densité énergétique et l’autre de batteries sans nickel ni cobalt. Le constructeur compte aussi produire des batteries à électrolyte solide d’ici 2026.
Rappelons que Stellantis a été créé en janvier 2021 par la fusion de FCA, le groupe italo-américain Fiat-Chrysler Automobiles, et PSA, le groupe français Peugeot-Citroën qui incorpore Opel-Vauxhall depuis 2017.
Ce nouveau géant talonne aujourd’hui les plus grands constructeurs de l’industrie : (dans l’ordre) Volkswagen, Toyota, l’Alliance Renault–Nissan–Mitsubishi, General Motors et le groupe Hyundai.
Photos : Stellantis