Roxanne Longpré-Matton : « Les plus belles années de ma vie »

Mai 1984. Entrevue d’embauche à la Corporation des concessionnaires d’automobiles de Montréal (CCAM). Un homme demande à la candidate : « Ça ne vous fait pas peur de travailler juste avec des hommes ? » Elle répond : « Ça vous fait peur de travailler avec une femme ? » Échange de sourires. Roxanne Longpré, 30 ans, décroche le poste de vice-présidente exécutive.

 

La seule femme 

« À l’époque, au Canada, j’étais la seule femme travaillant pour une corporation de concessionnaires », rappelle Roxanne depuis sa demeure de Mayenne, en France, où elle habite depuis 2007. Native de Montréal, elle fait les Hautes Études Commerciales dans les années 70, une époque où les femmes y sont peu nombreuses. « Mes parents m’ont appris que rien n’est impossible pour une femme. »

 

Roxanne et son « équipe de rêve » en décembre 2000 : (à l’avant) Roxanne Longpré, vice-présidente exécutive CCAM et SIAM; (derrière, de gauche à droite) : Lise Pélissier, comptable, Ann-Johanne Duchesneau, assistante SIAM, France Côté, secrétaire CCAM; (2e rangée, de gauche à droite) Michèle Blondin, secrétaire-réceptionniste; Suzanne Mercier, directrice service Recrutement et Ressources humaines; Myriam Derome, directrice Exposants accessoires SIAM; (à l’arrière) Diane Bélair, directrice générale SIAM, Jean Benoit, adjoint service Recrutement, Sophie Senneville, adjointe service Recrutement.

Les plus belles années de sa vie

Son passage à la CCAM la passionne tout autant. « J’avais un nouveau président chaque année et chacun m’apprenait quelque chose par ses expériences. Tous voulaient un projet précis à réaliser durant leur mandat pour laisser leur marque. Mon défi consistait à les aider à le réaliser. Ce fut les plus belles années de ma vie. »

Avec Roxanne en 1999 : Jacques Béchard (PDG CCAQ), Richard Gauthier (PDG CADA), Gérald Drolet (président CCAM et SIAM), Denis Archambault (président CCAM et SIAM), Jean-Paul Lalonde (VP CCAM).

 

Quand le ciel toit te tombe sur la tête

Mais en 1999, une déchirure dans la toile du Stade olympique, site du Salon international de l’auto de Montréal, va l’ébranler. Deux personnes sont blessées, l’événement est annulé et le règlement de cette mésaventure s’éternise. Rongée par le stress, sans s’en rendre compte, elle fait un épuisement professionnel. En 2002, elle démissionne sur un coup de tête.

 

Château d’Hauterives à Mayenne, en France.

En route pour la France 

L’année suivante, son mari, Patrick Matton, âgé de 55 ans, lui propose une aventure dans sa France natale : acheter un château en Normandie et offrir un service de chambres d’hôtes. L’aventure dure quatre ans.

Puis, ils entreprennent de restaurer le château d’Hauterives à Mayenne, à l’ouest de Paris (www.chateauhauterives.fr). L’endroit ressemble à un petit village avec son pavillon principal datant de 1737, un pigeonnier (1534), une chapelle (1762), des jardins en terrasse, sans oublier des forêts et des champs qui s’étendent sur 17 hectares. « À notre arrivée, le château était en ruine. Cinq ans de plus et il aurait été irrécupérable. » 

Mais la vie de château n’est pas de tout repos. « Tu ne possèdes pas un château. C’est lui qui te possède. Il mange tout ton temps ! » Mais leurs efforts ne sont pas vains. Ce site patrimonial devient rapidement une destination prisée des touristes. En 2019, Hauterives figure même parmi les projets finalistes de la huitième édition du Grand Trophée, un concours de restauration de monuments historiques parrainé, entre autres, par Figaro Magazine

« À l’époque, j’étais le seul homme parmi son équipe de 11 femmes ! » -Denis Dessureault, vice-président exécutif de la CCAM depuis 2011

« Ce château fut un beau rêve. Maintenant, on doit le vendre, car on vieillit. On s’est usé à le restaurer, mais cet ouvrage sera une trace qu’on laissera sur terre », conclut Roxanne. 

Au Québec, on n’oublie pas Roxanne Longré-Matton, qui demeure en contact avec plusieurs anciennes collègues, dont France Côté, Myriam Derome et Suzanne Mercier. Denis Dessureault, vice-président exécutif de la CCAM depuis 2011, se souvient aussi qu’en 2000, c’est elle qui lui a ouvert la porte de la Corporation en lui accordant le rôle de directeur des communications. « À l’époque, j’étais le seul homme parmi son équipe de 11 femmes ! »

 

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