Richard Marsan, le gourou de la technique

Lorsque Richard Marsan devient formateur technique chez Subaru Auto Canada, en mai 1988, sans le savoir il amorce une carrière qui durera 28 ans. Il ignore aussi que son employeur va rapidement changer. Collaboration spéciale de Luc Gagné. 

 

« Richard est un orateur exceptionnel qui sait captiver son auditoire lors de ses présentations techniques » – Denis Duquet dans La Presse, en octobre 1995.

 

9X plus de vente qu’en 1989

Depuis 1972, Larry Barnes, un concessionnaire Chevrolet d’Idaho, importe au pays les produits de Fuji Heavy Industries (marque mère rebaptisée Subaru Corp. en 2016). Il dessert d’abord l’Ouest seulement, puis à partir de 1978, toutes les provinces. Ses ventes marginales poussent toutefois FHI à reprendre le contrôle de la marque en septembre 1989. Cette année-là, 6172 voitures trouvent preneur, neuf fois moins qu’en 2019.

Dans cette entreprise de 45 employés (quatre fois moins qu’aujourd’hui), Richard a plusieurs rôles. La formation des techniciens, la ligne technique et les bulletins de service l’obligent aussi à visiter ses pairs au Japon occasionnellement, d’où il revient plus passionné encore. 

Sa verve en fait un porte-parole tout désigné pour les médias. « Richard est un orateur exceptionnel qui sait captiver son auditoire lors de ses présentations techniques », écrit Denis Duquet dans La Presse, en octobre 1995. Son collègue, Éric LeFrançois, le qualifie même de « gourou de la technique » dans un article paru en mai 2001.

 

Dans l’automobile dès sa petite enfance 

Était-il prédestiné à ce genre de travail ? On pourrait le croire. Né en 1956, il découvre l’automobile avec son grand-père, un vendeur de véhicules d’occasion de Saint-Laurent. « Dès mes 10 ans, j’ai travaillé avec lui les fins de semaine et les étés. Il m’a appris la mécanique, le débosselage et même le rembourrage », raconte-t-il.

Puis, durant sa formation collégiale, Cornélius Breijer, un professeur de mécanique automobile, lui offre une première expérience d’enseignement. « Je me suis enfin découvert », affirme Richard. Entre 1977 et 1988, il obtient un brevet d’enseignement de l’Université McGill et occupe différents postes de formateur au secteur automobile de la Commission scolaire Sainte-Croix, à Saint-Laurent. C’est l’espoir d’améliorer ses conditions de travail qui le mène chez Subaru. 

Au fil des ans, son travail l’expose à trois secteurs d’activités connexes : la formation, la satisfaction de la clientèle et l’assurance de qualité. « J’ai beaucoup appris chez Subaru. Jeune mécanicien au garage, je croyais que les ingénieurs étaient stupides. Mais en les côtoyant, j’ai compris les contraintes que leur imposent la conception, la production, le coût de revient, les normes gouvernementales, etc. »

Ce constat rend Richard reconnaissant envers Dave Harper, car ce directeur du département Pièces et service lui a fait comprendre l’importance des ventes, qui assurent la pérennité de l’entreprise. Cela le mènera d’ailleurs à faire un MBA à l’UQAM plus tard.

 

Enseigner de nouveau

À 64 ans, Richard rêve parfois d’enseigner de nouveau. « Le marketing au collégial, ça me plairait. » Mais il est trop occupé. Il imagine déjà le toit « targa » qu’il pourrait fabriquer pour cette XT6 à laquelle il a habilement retiré le pavillon. C’est sans compter que, dans son garage, une MG TD 1951 en pièces détachées attend de reprendre vie !

 

 

Richard Marsan et Richard Fabien, actuel directeur régional du Québec et de l’Atlantique de Subaru Canada, photographiés par Luc Gagné lors de la présentation de la Subaru Legacy et Outback 2000 aux États-Unis.

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