Du 18 au 20 octobre 2024, l’AMVOQ a célébré son 35e anniversaire lors de son congrès annuel au Centre de congrès de Saint-Hyacinthe. L’événement a rassemblé les membres de l’association, tous confrontés aux divers changements qui bouleversent l’industrie automobile. Crédit photo : Bérangère Ferrand / L’équipe d’AutoMédia
Un programme riche et diversifié
Le congrès a débuté samedi matin par l’assemblée générale annuelle, où les membres présents ont unanimement confirmé leur volonté de continuer à développer les plateformes numériques de l’AMVOQ. L’assemblée a réitéré son soutien à l’amélioration et à la modernisation de ces plateformes afin de répondre aux besoins croissants des membres.
La journée a ensuite été marquée par les allocutions d’intervenants influents, dont Denis Marsolais, président de l’Office de la protection du consommateur (OPC). Des conférenciers renommés tels que David Bernard, Mario Loubier et Francis Gosselin ont offert des perspectives inspirantes. Les ateliers juridiques ont permis d’approfondir les connaissances des membres, tandis que des moments de réjouissances, comme le spectacle de Messmer et la soirée de gala animée par Karma Kameleons, ont renforcé les liens entre les participants.
En plus des conférences, les congressistes ont eu l’occasion de rencontrer les 26 partenaires et exposants présents et d’échanger avec eux.
Deux réalités, un objectif commun
Bien que les concessionnaires et les marchands de véhicules d’occasion vivent des réalités différentes, tous partagent un objectif commun : s’adapter aux nouvelles exigences du marché. En entrevue, Steeve De Marchi a expliqué : « L’an dernier, nous avons senti que le traitement des consommateurs allait devenir central dans l’industrie. Aujourd’hui, ce mouvement prend de l’ampleur. À ce sujet, nos membres sont unanimes : il est essentiel de rehausser l’image de l’AMVOQ pour en faire une véritable référence. »
L’AMVOQ s’est donné pour mission, dès sa création, de promouvoir le professionnalisme de ses membres afin d’améliorer l’image de l’association et de garantir une qualité de service constante pour les consommateurs. Cet engagement ne se limite pas à un simple énoncé : depuis 35 ans, il est au cœur de l’ADN de l’AMVOQ. Chaque membre est assujetti à un règlement interne rigoureux, renforcé par un code d’éthique et un comité de discipline. Les critères d’admission n’ont cessé de se durcir, et cela fait maintenant 12 ans que la barre à l’entrée est relevée régulièrement. Comme le souligne Catherine Langlois à l’équipe d’AutoMédia, certains nouveaux membres plaisantent même en disant qu’il est plus difficile d’entrer à l’AMVOQ que dans la CIA ! Chaque année, une dizaine de candidats se voient refuser l’admission, et des membres existants sont fréquemment rencontrés pour s’assurer de leur conformité. Lorsque des manquements sont constatés, l’AMVOQ offre son soutien pour aider à se conformer, mais si la volonté de collaboration manque, des mesures fermes sont prises, allant parfois jusqu’à l’exclusion.
Les absents du congrès
Tout comme lors du Sommet de la CCAQ, plusieurs membres n’ont pas pu participer au congrès. À ce sujet, Steeve De Marchi explique : « Bien sûr, nous sommes conscients que certains membres étaient absents. Nous envisageons de nous rendre sur le terrain pour sonder ces membres et évaluer leur niveau d’engagement. »
L’AMVOQ : 35 ans de solutions et de partenariats
La création de l’AMVOQ il y a 35 ans trouve son origine dans les difficultés rencontrées par les commerçants de véhicules d’occasion indépendants pour accéder à des produits essentiels comme l’assurance commerciale et la caution financière, nécessaires pour obtenir leur licence. À l’époque, il était presque impossible pour ces commerçants de recevoir ces services à des conditions favorables. C’est dans ce contexte qu’André Desmarais, courtier chez Desmarais Pinault, a joué un rôle clé en convainquant le Groupe Commerce, devenu plus tard Intact, de s’associer avec l’AMVOQ. Ce partenariat a été le tout premier de l’association. En se regroupant, les marchands ont pu renforcer leur pouvoir d’achat et améliorer leur représentativité. Intact reste à ce jour un partenaire majeur de l’AMVOQ.
L’OPC : un partenaire, pas un ennemi
Depuis quelques mois, un changement notable s’est opéré dans la relation entre l’Office de la protection du consommateur et les commerçants de l’industrie automobile. Lors du congrès de l’AMVOQ, Denis Marsolais, président de l’OPC, a affirmé que l’institution n’est pas un adversaire, mais plutôt un partenaire clé pour les commerçants québécois. Son discours, direct et sans ambiguïté, a mis en avant une collaboration visant à transformer positivement la situation actuelle pour l’ensemble des acteurs de l’industrie. Il a d’ailleurs rappelé, avec une pointe d’humour, que les commerçants de véhicules d’occasion sont de bons « clients » de l’OPC, soulignant l’importance de réduire les plaintes et d’améliorer l’image publique du secteur automobile. Notons que l’OPC et l’AMVOQ s’efforcent surtout de cibler les commerçants les plus problématiques, qui ternissent la réputation de la profession.
Lors du congrès, Denis Marsolais a également présenté Parle consommateur, un programme qui a pris de l’ampleur ces dernières années. Francis Rémillard, directeur de la transformation numérique à l’OPC, a expliqué en entrevue à AutoMédia qu’initialement conçu pour résoudre les litiges dans des secteurs comme les meubles et l’électroménager, Parle consommateur s’est élargi en juillet 2024 pour inclure l’automobile, répondant ainsi aux besoins des commerçants de véhicules neufs et d’occasion. Avec plus de 6000 plaintes liées à ce secteur l’an dernier (représentant plus de 20 % de toutes les plaintes à l’OPC), cette plateforme permet une résolution rapide et efficace des litiges avant qu’ils n’aboutissent en justice. Grâce à un processus de négociation volontaire entre commerçants et consommateurs, 75 % des conflits trouvent une solution. Ce programme a été très bien accueilli lors du congrès, renforçant l’idée que l’industrie automobile cherche à améliorer ses relations avec les consommateurs tout en évitant les procédures judiciaires coûteuses.
Enfin, à partir de janvier prochain, l’OPC pourra appliquer des sanctions administratives pécuniaires (SAP) directement aux commerçants fautifs, intensifiant ainsi l’efficacité de cette approche.
Une législation en évolution : vers la vente en ligne
AutoMédia a discuté de la vente en ligne avec plusieurs participants du congrès. Comme l’a indiqué Steeve De Marchi à AutoMédia : « Ce n’est pas une question de si la vente en ligne arrivera, mais de quand. » Bien que cette pratique ne soit pas encore légale au Québec, l’AMVOQ milite pour son encadrement avec des règles claires afin de garantir la sécurité des transactions. Lors du congrès, Raphaël Amabili-Rivet, vice-président à l’OPC, a également souligné à AutoMédia que bien que la vente en ligne soit populaire ailleurs en Amérique du Nord, elle doit être encadrée correctement au Québec pour éviter les pièges de pratiques comme la vente itinérante, où la pression sur le consommateur est souvent trop forte.
Vers l’avenir : Mont-Tremblant 2025
L’AMVOQ se tourne déjà vers l’avenir et donne rendez-vous à ses membres pour son 36e congrès, qui se tiendra à Mont-Tremblant du 17 au 19 octobre 2025.