Le gouvernement fédéral a annoncé aujourd’hui vouloir ralentir le rythme d’implantation de son programme de véhicules à zéro émission (VZE), reconnaissant que l’adoption des véhicules électriques par les consommateurs est plus lente qu’anticipé. Cette décision marque une pause dans une stratégie qui visait à interdire la vente de véhicules à essence neufs d’ici 2035, avec un objectif d’environ 20% de ventes de modèles électriques en 2026.

Constructeurs mondiaux d’automobiles du Canada réagit

L’association des Constructeurs mondiaux d’automobiles du Canada salue cette annonce, qu’elle juge réaliste au regard de la situation actuelle.

« Les membres de Constructeurs d’automobiles du Canada apprécient que le gouvernement fédéral reconnaisse que l’adoption des véhicules électriques par les consommateurs n’a pas atteint les niveaux anticipés par le gouvernement et l’industrie il y a quelques années », a déclaré David Adams, président et chef de la direction. « Nos membres sont pleinement engagés dans la transition vers la mobilité électrique et cet avenir est essentiel pour notre secteur. Cependant, cette transition ne pourra se réaliser qu’à la vitesse à laquelle les consommateurs seront prêts à l’adopter. Il est clair que le coût initial plus élevé et le manque d’infrastructures de recharge rapide et fiable disponibles largement ont freiné cette adoption. »

Une pause pour réévaluer la stratégie

Depuis plusieurs mois, l’industrie pressait Ottawa de revoir son approche. Les constructeurs soulignent que les objectifs doivent tenir compte de la demande réelle, encore freinée par plusieurs obstacles. « Constructeurs d’automobiles du Canada a plaidé pour une pause et une réévaluation du programme de véhicules à zéro émission afin de s’assurer que, s’il devait y avoir un tel programme, il reflète la réalité du marché et non les fluctuations de la politique gouvernementale », rappelle M. Adams.

Il invite également le Québec et la Colombie-Britannique à harmoniser leurs politiques avec le fédéral : « En attendant plus de détails concernant cette annonce, nous invitons également les gouvernements du Québec et de la Colombie-Britannique à suspendre leurs programmes – qui contiennent des objectifs encore plus ambitieux à plus court terme – et à collaborer avec le gouvernement fédéral. Si le Canada doit avoir un programme de véhicules à zéro émission, il devrait n’y avoir qu’un seul programme national, conforme à l’opinion largement partagée au Canada selon laquelle la réglementation excessive et pluri-juridictionnelle nuit à notre économie », a-t-il ajouté.

Les ventes de VE s’effondrent au Québec

Les ventes de voitures électriques au Québec ont chuté de 43 % au cours des six premiers mois de l’année, comparativement à la même période de l’année précédente. Elles sont passées de 39 019 unités à 22 132 unités en date du 30 juin dernier. Les véhicules électriques ne représentent désormais que 10 % des ventes dans la province, alors qu’ils atteignaient près de 18 % au même moment en 2024. Rappelons que le Québec est habituellement le chef de file canadien en matière de ventes de VE, ce qui rend cette chute encore plus significative.

Consultez tous les chiffres de ventes de véhicules neufs du premier semestre 2025 au Québec ici. Partager