La Mirai est-elle aussi sexy que ça?

La voiture à l’hydrogène entre au Québec… Pourquoi la Mirai apparait-elle aussi sexy aux yeux des Québécois ?

Alors que les voitures électriques se battent encore et toujours contre une intimidation presque généralisée, les voitures à l’hydrogène semblent jouir d’une attraction naturelle, une affection inhérente à la seule mention de son carburant hydrogène. Ce sentiment ne s’explique pas vraiment; comment peut-on empêcher un cœur d’aimer?

Lors du Salon International de l’auto de Montréal, Toyota Canada et les ministres québécois étaient ravis de présenter la toute nouvelle Mirai (avenir en japonais). Équipée d’un groupe propulseur électrique à pile à combustible alimentée à l’hydrogène, une cinquantaine de voitures feront leur entrée à l’automne dans différents parcs au Québec.

À gauche, Martin Gilbert, directeur gestionnaire, Planification des ventes et Innovation, chez Toyota Canada Inc.

« Fidèles à notre Défi environnemental 2050, nous nous efforçons chez Toyota d’aider le Canada et les sociétés à travers le monde à connaître un avenir plus écologique. La Mirai, une berline de production à zéro émission, est un jalon important pour nous aider à y parvenir », a affirmé Martin Gilbert, directeur gestionnaire, Planification des ventes et Innovation, chez Toyota Canada Inc.

Isabelle Melançon, ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et Pierre Moreau, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles

« Le Québec est avantageusement positionné pour devenir un leader mondial en matière de transition énergétique, un défi auquel sont conviées toutes les économies modernes », a indiqué Pierre Moreau, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles.

« L’arrivée de la Mirai au Québec concorde parfaitement avec l’adoption en décembre dernier de la norme Véhicule zéro émission qui vise à augmenter substantiellement le nombre de voitures électriques sur les routes du Québec », a affirmé Isabelle Melançon, ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

Comment ça marche ?

La Mirai comprend un réservoir à hydrogène, lequel se mélange à l’oxygène dans la pile à combustible. La réaction chimique produit deux choses : de l’électricité et de l’eau. L’électricité propulse le véhicule, produisant une puissance maximum de 151 chevaux et un couple maximal de 247 lb-pi. L’eau est la seule émission de la voiture qui est évacuée par le tuyau d’échappement – non, l’eau ne gèlera pas même au Québec!

La Mirai doit disposer d’une source d’hydrogène et la production de ce gaz se fera à partir de sources d’électricité d’Hydro-Québec. Toyota Canada collabore étroitement avec les ministères de l’Énergie, de l’Environnement et des Transports, pour veiller à la mise en place d’une infrastructure de ravitaillement. Pour l’instant, il s’agit d’un projet pilote visant la construction de deux stations de ravitaillement, une première située à Montréal et une deuxième à Québec.

Au-delà de la diversification des ressources, de la complémentarité et des retombées en recherche et développement qu’apporte la filière hydrogène, n’oublions pas les coûts en ressources et en deniers. Pour le Québec, les VÉ représentent un choix à la fois écologique et économique en raison de notre hydroélectricité. Mais pourquoi prendre l’électricité pour fabriquer l’hydrogène pour revenir à l’électricité ?

Les côtés sexy et moins sexy de la Mirai

 Selon ses concepteurs, la Mirai 2018 offre trois principaux avantages. « D’abord, la Mirai atténue toute inquiétude en matière d’autonomie, puisqu’elle peut parcourir plus de 500 kilomètres avec un réservoir d’hydrogène. Ensuite, son temps de ravitaillement de cinq minutes se compare à celui d’un véhicule à essence ordinaire. Enfin, en matière de fiabilité, la Mirai a fait ses preuves dans un climat froid », estime Toyota.

N’oublions pas que les « 500 kilomètres » correspondent à une estimation normalisée comme l’indice de consommation que les conducteurs arrivent rarement à atteindre. Pour le ravitaillement, personnellement, j’aime l’idée de sauver la planète à coup de quelques minutes supplémentaires de mon précieux temps. Typiquement, une voiture électrique vide passera une vingtaine de minutes à une borne rapide. Quant au climat, puisque ma voiture électrique roule cet hiver, je considère le test réussi!

Et si on continue, en laissant de côté les vraies questions économiques telles que qui payera quoi, combien coûtera un plein, les partenaires seront-ils québécois ou canadiens, les arguments pour sont encore très difficiles à trouver.

Si les conducteurs de voitures électriques identifient eux-mêmes le manque de bornes de recharge comme talon d’Achille -le Québec compte environ 1000 bornes de recharge, dont une centaine rapides – la quasi-absence de station de ravitaillement en hydrogène devrait en refroidir plus d’un. Rappelons ici qu’une voiture électrique quitte la demeure familiale pleine d’énergie le matin.

De plus, si l’on compare le coût d’une borne de recharge pour voiture électrique vs une station de ravitaillement en hydrogène, une brise glaciale devrait se lever. Selon le ministre Pierre Moreau, le gouvernement et ses partenaires devront débourser quatre millions de dollars américains par station. Alors que pour 50 000$, le Québec se dote d’une nouvelle borne à recharge rapide.

Enfin, le coût global de la ressource doit être considéré. La production d’hydrogène nécessite une quantité importante d’énergie. Le processus connu depuis des décennies emploie des énergies fossiles. Donnons la chance au coureur et imaginons des avancées technologiques qui permettront de fabriquer de l’hydrogène avec notre hydroélectricité tel qu’annoncé. Le ratio actuel se situe environ à trois pour un, c’est-à-dire que pour produire une part d’hydrogène, je dois consommer trois parts de combustible. Également à considérer, les frais et les normes de sécurité d’entreposage et de transport de ce gaz inflammable une fois produit (Classification Transport des Matières dangereuses 2.1).

Le 24 janvier, un communiqué de Toyota annonçait que la Mirai avait dépassé les 3 000 ventes -au pays des stars- en Californie. Elle représente déjà plus de 80 % de tous les véhicules à pile à hydrogène en circulation aux États-Unis.

La bonne nouvelle, c’est que les Québécois ont encore le choix de continuer vers les électriques et d’ainsi augmenter une notoriété déjà reconnue à l’étranger ou opter pour « the new kid in town ». Pour ma part, je me considère plus comme un mini wheat givré, j’ai deux côtés, un côté écolo (le givré) et un côté logique.

Pour en apprendre davantage, un texte de Daniel Breton et Pierre Langlois  http://roulezelectrique.com/la-toyota-mirai-au-quebec-un-ballon-gonfle-a-lhydrogene/

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