Toutes les nouvelles technologies et la voiture autonome entraîneront-elles des dangers? Pour le savoir, nous avons interviewé Sylvain Castonguay, directeur innovations, de l’Institut du véhicule innovant. L’IVI travaille sur l’intégration et la démonstration des systèmes ainsi qu’à la certification de véhicules électriques.
Comment voyez-vous l’arrivée de la voiture intelligente ?
Dans le périmètre urbain, les enjeux sont nombreux à contrôler. On imagine donc les technologies d’autonomie et la règlementation à faire leur apparence d’abord sur les autoroutes, puis en zones périurbaines et, enfin, dans les secteurs urbains.
Les voitures deviendront-elles toutes intelligentes ?
Il y a une notion d’acceptabilité des technologies. Les personnes qui aiment conduire voudront garder un plus grand contrôle sur la conduite – les mains sur le volant – alors que d’autres cèderont volontiers les commandes du véhicule.
Toujours en matière de sécurité, voyez-vous de nouvelles inquiétudes dans l’avènement du véhicule intelligent ?
Il va certainement y avoir une période de transition. Je m’attends à ce que les fabricants introduisent progressivement les technologies. Aujourd’hui, de nombreuses technologies d’avertissement se trouvent déjà sur le marché et les institutions règlementaires devront travailler de plus en plus à toutes les encadrer.
Les nouveaux dispositifs de sécurité des modèles récents de voitures contribuent-ils à réduire le nombre d’accidents ?
Il existe trois natures de technologies : les leaders en imagerie numérique qui scannent autour du véhicule et qui sont très bien, mais il faut penser aussi à la limitation des systèmes. Lors de mauvaises conditions météo, les leaders sont moins fiables. Dans ces cas, le couplement– la communication entre les systèmes – permet une confirmation de l’information. Nous avons nos yeux et nos oreilles pour prendre une décision, les voitures auront possiblement un radar et une prise de son. Aussi, dans un même espace, les véhicules autonomes devront communiquer avec les voitures plus traditionnelles.
Donnez-moi un exemple de dispositif de sécurité à venir ?
Le régulateur de vitesse qui ajustera la vitesse de la voiture en fonction des limites permises sur la route où elle circule et en fonction des véhicules qui se trouvent autour.
La voiture intelligente transformera-t-elle l’image du véhicule de promenade ?
Ici, pensons à la combinaison des systèmes. Malgré la présence et la fiabilité des coussins gonflables, il faut encore boucler sa ceinture!
Y a-t-il des défis particuliers à relever dans la création de dispositifs de sécurité ?
Dans la plupart des systèmes, il faut travailler à réduire les coûts, la consommation énergétique tout comme la taille (toujours moins cher, moins énergivore et plus petit).
Qu’aimeriez-vous voir changer ?
La méconnaissance de la part du gouvernement, il existe deux autres compagnies québécoises qui travaillent sur le véhicule intelligent qui sont très peu connues : Phantom intelligence et Cognivue. Toutefois, la volonté à réduire les accidents est une grande motivation.
Si vous aviez à un souhait à formuler, quel serait-il?
Positionner le Québec en tête de cette course à l’autonomie. Augmenter le développement de solutions à l’adaptabilité au climat par exemple ou aux mauvaises chaussées. Peu d’endroits au monde possèdent des routes avec autant de trous!