Les Canadiens sont prêts à acheter des VÉ, mais ils réclament 400 km d’autonomie selon KPMG

Les Canadiens sont de plus en plus enclins à acheter des véhicules électriques (VÉ). Un sondage réalisé par KPMG au Canada nous apprend que 71 % des répondants se disent prêt à le faire lors dès leur prochain achat. Cependant, 79 % d’entre eux affirment qu’il leur faudra un véhicule ayant une autonomie de 400 km ou plus.

À l’heure actuelle, tout juste 4 % des automobilistes canadiens conduisent un VÉ. Or, pour accélérer le rythme d’adoption de ces véhicules, KPMG constate par ce sondage que les constructeurs doivent répondre aux attentes des consommateurs en matière d’autonomie, de rendement hivernal des batteries et de temps de recharge. Divers paliers de gouvernement ont aussi un rôle à jouer dans l’ampleur du réseau de bornes de recharge et les mesures incitatives proposées aux acheteurs.

Une valse-hésitation

« Nous avons constaté que les Canadiens sont prêts à passer à des véhicules électriques sans émission, mais ils s’attendent à des améliorations de l’infrastructure et souhaitent faire confiance à une technologie des batteries adaptée à notre climat avant de s’engager pleinement », affirme Peter Hatges, associé et leader national du secteur Automobile de KPMG au Canada. 

« Les Canadiens sont prêts à passer à des véhicules électriques » — Peter Hatges, associé et leader national du secteur Automobile de KPMG au Canada

Les marques établies de longue date doivent, par ailleurs, prêter une attention particulière aux attentes des consommateurs, car « les résultats de notre sondage révèlent que la fidélité à la marque n’est pas aussi forte que les constructeurs d’automobiles pourraient le penser », ajoute M. Hatges.

Un intérêt à la hausse

Par rapport à un sondage similaire réalisé par KPMG au pays l’année dernière à pareille date, certains résultats confirment que l’intérêt des automobilistes à l’égard des VÉ est à la hausse.

Par exemple, 71 % des Canadiens interrogés cette année se disent prêts à acheter un VÉ (KPMG spécifie « véhicule électrique »), alors que l’année dernière ce pourcentage n’atteignait que 68 % (KPMG spécifiait alors « véhicule électrique ou hybride »).

Nombreux constats révélateurs

Le sondage 2022 de KPMG révèle de nombreux détails intéressants au sujet des consommateurs les plus enclins à opter pour un VÉ. Soulignons, entre autres, les suivants :

  • Parmi les « milléniaux » (ou génération « Y ») ayant répondu au sondage, 77 % des 25-34 ans et 76% des 35-44 ans envisagent de remplacer leur véhicule actuel par un VÉ; 
  • 76 % des ménages possédant deux véhicules pensent à se procurer un VÉ lors de leur prochain achat;
  • 75 % des ménages ayant un revenu annuel de 50 000 $ à 150 000 $ envisagent d’acheter un VÉ lors de leur prochain achat de véhicule; 
  • 41 % des répondants souhaitent débourser entre 30 000 $ et 49 999 $ pour un VÉ, alors que 34 % souhaitent en acheter un pour moins de 30 000 $, ce qui laisse peu ou pas d’option à ces derniers, admet KPMG;
  • Un tiers des répondants (32 %) affirme que leur intérêt pour les véhicules hybrides branchables a augmenté par rapport à l’an dernier;
  • 79 % des répondants (comparativement à 77 % l’an dernier) affirment ne pas s’intéresser aux VÉ ayant une autonomie inférieure à 400 km;
  • Parmi les répondants, 69 % de femmes et 60 % d’hommes estiment que les VÉ ne sont pas fiables en conditions hivernales;
  • 49 % des répondants achèteraient un VÉ fabriqué par une « grande entreprise de technologie » comme Google, Apple, Amazon et Huawei;
  • 75 % des répondants préféreraient acheter un VÉ « assemblé en Amérique du Nord plutôt qu’un VÉ d’importation provenant d’une autre région du globe;
  • 82 % des répondants préfèrent obtenir un rabais au point de vente (PDV), plutôt qu’un crédit d’impôt pour le VÉ qu’ils achèteraient;
  • 87 % des répondants préfèrent qu’un rabais incitatif sur l’équipement de recharge rapide pour VÉ leur soit remis au PDV; 
  • 59 % des répondants (comparativement à 53 % l’an dernier) craignent que les VÉ surchargent le réseau électrique, ce qui pourrait rendre leur utilisation trop coûteuse. 

Des consommateurs qui ont besoin de mieux se renseigner

Le niveau de connaissance des consommateurs à l’égard des VÉ reste cependant à parfaire. Ces derniers l’admettent ouvertement comme en témoigne cette observation extraite d’un communiqué relatif à ce sondage et publié par KPMG le 16 février dernier : « 90 % des répondants estiment qu’ils devront effectuer ‘‘beaucoup plus de recherches’’ pour s’assurer que les VÉ répondent à leurs besoins en fonction de la gamme, de la fréquence d’utilisation, de la capacité du bloc-batterie et de la vitesse de chargement. » 

Ce sondage nous apprend aussi que les trois premières marques auxquelles pensent ces futurs acheteurs de VÉ sont : Tesla (21 % des répondants), Toyota (20 %) et, loin derrière, Honda (9 %). Tesla, c’est normal. Ce constructeur californien qui ne fabrique que des VÉ propose une gamme étayée depuis qu’il a lancé son premier modèle de grande diffusion, la berline Modèle S, en 2011. 

Deux marques de VÉ en devenir

Par contre, Toyota n’est pas encore présent dans ce marché ! Qui plus est, ce constructeur ne livrera les premiers exemplaires de son premier VÉ, le bZ4X, qu’au milieu de l’année. Il est évident que les consommateurs associent Toyota à l’électrification des transports à cause de la notoriété engendrée par deux décennies de commercialisation de véhicules à motorisation hybride (branchable et non branchable). 

La présence de Honda dans ce trio de tête reste cependant un mystère. Cet autre constructeur nippon n’a jamais offert un véhicule 100 % électrique de grande diffusion en Amérique du Nord. De plus, sa gamme actuelle a pour seuls modèles électrifiés quelques hybrides non branchables peu publicisés. Enfin, ses deux premiers VÉ de grande diffusion (l’utilitaire Honda Prologue et un utilitaire Acura) feront leurs débuts sur notre marché en 2024 seulement !

Enfin, soulignons que Nissan ne figure même pas à ce petit palmarès. Il a pourtant le premier constructeur à offrir un VÉ à prix abordable, la Leaf, qui, de plus, a été vendue à plus de 500 000 exemplaires depuis 2011. Voilà qui confirme l’importance pour ces acheteurs de faire leurs devoirs pour mieux connaître le marché des véhicules 100 % électriques qui progresse actuellement à la vitesse grand V.

Ce sondage de KPMG a été réalisé auprès de 2 007 Canadiens entre le 17 décembre 2021 et le 4 janvier 2022 par le service de recherche en ligne AskingCanadians de la société torontoise Delvinia.

Photos : KPMG, GM

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