Intérêt stable pour les VÉ au Canada malgré la fin du programme iVZE, selon J.D. Power

L’intérêt des acheteurs de véhicules neufs pour les véhicules électriques (Vé) au Canada semble demeurer stable, selon les résultats de l’étude J.D. Power 2025 Canada Electric Vehicle Consideration (EVC). Malgré la suspension du Programme d’incitatifs pour les véhicules zéro émission (iVZE), 28 % des acheteurs potentiels de véhicules neufs se disent toujours « très susceptibles » ou « assez susceptibles » de considérer un véhicule électrique pour leur prochain achat. Ce taux est en recul d’un point de pourcentage par rapport à 2024, mais demeure constant par rapport aux tendances de l’année précédente.
Effet marqué de la fin des incitatifs fédéraux, surtout au Québec
L’étude révèle que si l’intérêt global pour les VÉ semble inchangé, il dissimule des mouvements notables au sein du marché. En effet, 42 % des acheteurs qui envisagent un VÉ affirment que la suspension du programme iVZE a un impact négatif sur leur décision. Ce facteur est d’autant plus visible au Québec, notamment en raison de la suspension de la subvention Roulez vert en février et mars. Résultat : une baisse de huit points de pourcentage dans l’intérêt des consommateurs pour les VÉ sur notre marché, contre une hausse de deux points de pourcentage au cours de la même période pour le reste du Canada.
Les marques traditionnelles prennent le dessus
Autre fait saillant, le classement des marques les plus considérées. Les marques coréennes et nord-américaines dominent le palmarès, laissant les constructeurs européens loins derrière. Hyundai, Kia, Toyota, Ford et Chevrolet se retrouvent en tête des marques les plus envisagées par les acheteurs potentiels de VÉ. Tesla, autrefois parmi les deux premières marques durant les quatre dernières années, chute à la huitième place, enregistrant une baisse de 16%.
« En dépit d’une grande volatilité sur le marché des VÉ, l’intérêt global des consommateurs à un niveau supérieur reste largement inchangé cette année », indique J.D. Ney, directeur du service automobile chez J.D. Power Canada. « Ce qui est remarquable, cependant, est la réaction à l’écosystème incitatif, et peut-être pour les fabricants en particulier, qui se traduit par le déplacement de l’intérêt vers des marques plus traditionnelles. »
Comparaison avec le marché américain et perspectives d’avenir
À titre de comparaison, 59 % des acheteurs de véhicules neufs aux États-Unis se disent cette année enclins à considérer un VÉ, soit plus du double du taux canadien. Cette différence souligne un retard persistant du marché canadien, en dépit d’objectifs ambitieux.
Rappelons que le Canada vise à atteindre 100 % de ventes de véhicules zéro émission d’ici 2035. Pourtant, les résultats de l’étude révèlent un scepticisme généralisé parmi les consommateurs : 75 % des acheteurs canadiens de véhicules neufs se disent « pas du tout confiants » ou « pas très confiants » quant à la réalisation de cet objectif.