Ils sont devenus des concessionnaires solos

Tandis que l’industrie automobile affiche une forte tendance à la formation et l’expansion des groupes, une poignée de transactions ayant eu lieu au cours des 12 derniers mois (impliquant des adresses Honda) ont tout de même permis à des gestionnaires d’expérience de devenir des concessionnaires en titre… en solo.
C’est le cas notamment de Carl Pelletier, qui est devenu propriétaire à 100 % de la concession Honda Mont-Laurier en janvier dernier. Déjà actionnaire à 25 % de l’adresse lauriermontoise depuis avril 2021, le directeur général a racheté les parts de son partenaire investisseur.
« Je connais très bien le produit Honda depuis bientôt 25 ans. Avant de devenir dirigeant de la concession Honda Mont-Laurier, j’ai occupé divers postes de direction au sein des concessions Honda Laval, Honda Lachute et Acura Laval », raconte le jeune concessionnaire âgé de 46 ans qui effectue un retour au sein de l’industrie par la grande porte.
Honda le voulait
Alors que Carl évoluait au sein d’une entreprise spécialisée en communications et publicités pour l’industrie automobile depuis trois ans, des gens de Honda l’ont approché lors de la pandémie pour qu’il revienne au sein du réseau. « Quand j’ai eu l’occasion d’acheter des parts de la concession de Honda Mont-Laurier, j’ai fait le saut », raconte le nouveau PDG.
Carl Pelletier ne ferme pas la porte à d’autres acquisitions. « Je reste ouvert aux propositions. Surtout s’il s’agit d’une autre concession Honda », admet-il. Mais, pour le moment, le concessionnaire en titre savoure pleinement son nouveau statut et s’implique largement au sein de sa communauté. Ce qui ne déplait pas du tout au manufacturier.
Des DG qui deviennent proprios
En Chaudière-Appalaches, deux directeurs généraux de très longue date ont, eux aussi, franchi une importante étape en carrière au printemps dernier. Ils sont devenus les concessionnaires en titre de leur adresse respective.
À Saint-Georges, le nouveau grand patron de la concession BGP Honda, Gerry Veilleux, ne s’attendait pas du tout à connaître une telle destinée. « Certes, l’ex-propriétaire Gilles Bernard avait déjà commencé à me vendre des blocs d’actionnariat depuis 2010. En 2015, je détenais 20 % des parts de l’entreprise. Or, j’étais convaincu que le fils de Gilles allait prendre éventuellement les rênes de la concession », raconte le nouveau concessionnaire qui travaille pour BGP Honda depuis ses tout débuts dans l’industrie en 1998.
Enfin, c’était le plan… qui ne s’est finalement pas produit. Il y a deux ans, Gilles Bernard a demandé à Gerry s’il était tenté par l’aventure d’un actionnariat à 100 %. « J’ai longuement réfléchi avant d’accepter. Diriger au quotidien les opérations d’une concession, c’est une chose. Avoir en plus sa responsabilité financière, c’est complètement une autre réalité », partage le DG devenu 100 % concessionnaire à l’âge de 48 ans. Un statut solo que Gerry Veilleux n’a pas l’intention de modifier à court, moyen, ni long terme.
Avec l’aide d’un partenaire
Steve Morin, le nouveau propriétaire concessionnaire de Lévis Honda depuis mars dernier, affiche un parcours similaire à celui de son compatriote de la Beauce. Lui aussi a fini par acheter la toute première concession qui l’avait embauché à titre de directeur des ventes, en 1991.
À la différence de Gerry, Steve a ajouté d’autres concessions à son CV entre 2008 et 2020 avant de revenir à Lévis. « En pleine pandémie, le concessionnaire Michel Caron m’a demandé de réintégrer sa concession à titre de directeur général associé. C’est ainsi que j’ai commencé à détenir des parts minoritaires au sein de l’entreprise. »
Il y a un an, Michel Caron lui a fait savoir qu’il souhaitait tirer sa révérence… et tout vendre. « Seul, je n’avais pas les moyens financiers de racheter ses parts. Heureusement, Steve Poulin, concessionnaire de Thetford Honda et de Nissan Thetford, devenu un conseiller et surtout un fidèle ami, m’a offert un solide soutien pour que je devienne actionnaire majoritaire et concessionnaire en titre pour la première fois à l’âge de 59 ans. Sans lui, jamais je n’aurais réalisé ce rêve », souligne Steve Morin.
Pourquoi vouloir hériter de telles responsabilités à un moment de la vie où plusieurs concessionnaires souhaitent prendre leur retraite ? « J’ai toujours baigné dans l’environnement automobile. J’ai grandi dans les concessions Nissan et Chrysler que mon père dirigeait à Baie-Saint-Paul. Je crois que, dans mon for intérieur, j’ai un léger regret de ne pas avoir voulu en prendre la direction. Mais, tout ça, c’est du passé ! Je suis aujourd’hui concessionnaire en titre solo, et fier de l’être. Par conséquent, ne me parlez pas de retraite. Je n’ai pas du tout l’intention de céder ma place. J’ai encore de très belles années devant moi. J’adore mon métier ! Et ça n’a pas de prix. » Partager