Dossier banques AutoMédia

Financement auto: La multiplication des produits

Voitures électriques, partagées, louées ou autonomes ! Plus on en parle et plus on comprend qu’acheter une automobile aura de moins en moins rapport avec l’image obsolète d’un échange de billets de banques et d’une poignée de mains.

Comme toujours, les changements de l’industrie dictent la voie à suivre ou, plutôt, le choix d’une voie sur une autoroute qui en compte désormais au moins 10 !

Prenez le service financier de Daimler, une division de la Banque Mercedes-Benz en Allemagne, qui a récemment modifié son modèle d’affaires afin de mieux répondre aux nouvelles réalités de l’industrie automobile. Les différentes mobilités, les nouveaux services s’y rattachant ainsi que la demande croissante pour les véhicules électriques sont à la base de ces mutations.

Depuis, la Banque Mercedes-Benz finance un véhicule sur deux de toutes les marques offertes au pays. Son portfolio a ainsi atteint 970 000 véhicules, une croissance de 12 %.

AutoMédia a donc voulu savoir si les fournisseurs de services financiers au Québec s’alignent eux aussi vers de nouveaux services adaptés aux nouvelles tendances.

 

NEXTGEAR CAPITAL

Jerome Dwight, vice-président national, NextGear Capital Canada; directeur services financiers, Cox Automotive Canada.
Jerome Dwight, vice-président national, NextGear Capital Canada; directeur services financiers, Cox Automotive Canada.

En tant que prêteur axé sur la technologie, notre but est l’intégration verticale de toutes les plateformes possibles. Tout ceci dans le but de rendre l’expérience d’achat et de financement des plus conviviales – toutes les opérations en un seul clic!

Avez-vous développé ou êtes en voie de développer des produits spécifiques ?

Nous travaillons toute une panoplie de nouveaux produits pour notamment l’autopartage et les voitures par abonnement. Ce sont des marchés très passionnants pour nous. En tant qu’entreprise financière, ces produits entraînent un certain ajustement dans la façon d’interpréter la valeur de l’actif d’un prêt et sa valeur à terme. Aussi, le risque touche davantage le propriétaire de la flotte que le consommateur. Tout cela représente de nouvelles occasions d’innovation de la part des prêteurs et c’est ce que nous étudions. Dans le cas des voitures électriques, le coût et la rentabilité demeurent à évaluer et nos modèles financiers sont en constante évolution afin de trouver des solutions innovatrices.  

Parallèlement à ces nouveaux produits, avez-vous développé ou êtes en voie de développer de nouveaux services ?

Absolument. Notre but premier est de continuer à offrir la liquidité et le pouvoir d’achat dans ces nouveaux segments afin de proposer des produits avec plus de flexibilité au niveau des termes, plus d’ouverture ainsi que des taux variables. Ce sont autant d’innovations en développement afin de proposer des produits financiers à une nouvelle clientèle.

Traitez-vous le financement d’une voiture achetée en ligne différemment des autres achats effectués chez le concessionnaire ?

Oui, et c’est le segment qui démontre la croissance la plus marquée. Tout récemment, nous nous sommes associés avec trois encanteurs en ligne afin qu’ils soient en mesure d’offrir un financement de taille à leurs acheteurs. Ainsi, nous aimerions pouvoir accroître notre part de marché du financement en ligne. En tant que prêteur axé sur la technologie, notre but est l’intégration verticale de toutes les plateformes possibles. Tout ceci dans le but de rendre l’expérience d’achat et de financement des plus conviviales – toutes les opérations en un seul clic! L’industrie s’engage d’ailleurs dans cette direction!

Quels nouveaux marchés avez-vous dans votre mire ?

Les exportateurs américains connaissent une importante croissance en raison de la faible valeur record du dollar canadien. Puisque l’économie du Canada a toujours été basée sur l’exportation avec plus de 70% de son PIB en export aux États-Unis, nous sommes enthousiastes à poursuivre l’export de nos produits financiers. Nous envisageons le financement du transport et du reconditionnement de véhicules grâce à notre réseau de marques. Nous évaluons également le commerce international et l’exportation là où nous avons déjà une présence.

De plus, nous finançons le développement de nouveaux marchés comme celui des véhicules accessibles en fauteuil roulant étant donné la population vieillissante et la demande croissante de tels services. Enfin, nous étudions également le financement des véhicules à usages multiples et à location à court terme, toujours dans le but d’offrir toutes les options possibles à notre clientèle.

Êtes-vous inquiets – perte de parts du marché – face aux nouvelles entités financières qui émanent des manufacturiers?

Nous sommes favorables à l’arrivée de nouveaux joueurs, car nous croyons qu’ils apportent plus de liquidité et de stabilité dans le marché.  Le Canada s’est toujours montré fort même lors de la crise financière. Avec ces nouvelles entreprises, nous pensons pouvoir établir des partenariats et ainsi faciliter certaines transactions qui nécessitent un capital important et plus d’un investisseur.

 

DESJARDINS

Claude Moureaux, conseiller stratégique chez Desjardins
Claude Moureaux, conseiller stratégique chez Desjardins

Avec l’apparition de marchands virtuels et le P2P (transactions entre personnes), il y aura plusieurs transformations numériques permettant un financement entièrement complété en ligne.

Avez-vous développé ou êtes en voie de développer des produits spécifiques ?

Pour les véhicules électriques et hybrides, nous avons un taux vert très bas permettant aux clients d’avoir un incitatif supplémentaire pour en encourager l’achat. Nous allons également financer des taxis 100% électriques avec un modèle d’affaires à l’avantage des chauffeurs.

Parallèlement à ces nouveaux produits, avez-vous développé ou êtes en voie de développer de nouveaux services ?

Nous avons développé un site web de communauté exclusif à nos marchands (www.1-desjardins.com) où ils y retrouvent une panoplie d’outils et de données leur permettant d’optimiser les affaires de leur concession. Nous mettons en relation nos membres qui recherchent un véhicule avec les marchands dans leur localité.

Traitez-vous le financement d’une voiture achetée en ligne différemment des autres achats effectués chez le concessionnaire ?

Le traitement reste le même pour l’instant, mais nous évoluons vers une numérisation complète du processus de financement avec des signatures et documents électroniques. Avec l’apparition de marchands virtuels et le P2P (transactions entre personnes), il y aura plusieurs transformations numériques permettant un financement entièrement complété en ligne.

Quelles sont les préoccupations actuelles et à venir des institutions financières ?

Nos principales préoccupations sont l’augmentation des taux face au niveau d’endettement et l’allongement des termes et l’augmentation des équités négatives (ballons) incluses dans les prêts.

Quels nouveaux marchés avez-vous dans votre mire ?

D’une part, nous cherchons à améliorer l’offre pour le secteur commercial et l’agriculture. D’autre part, le financement de véhicules entre personnes est une solution que nous demandent nos membres. Enfin, certains marchés émergents dans les véhicules de loisirs nous semblent intéressants.

Êtes-vous inquiets – perte de parts du marché – face aux nouvelles entités financières qui émanent des manufacturiers?

Non, les consommateurs se sentent toujours plus rassurés de faire affaire avec leur institution financière. Les manufacturiers choisissent typiquement les meilleurs risques et n’ont pas une offre qui satisfait l’ensemble de la population. Ce n’est pas qu’une question de technologie, il faut avoir de l’argent à prêter. Ces entités ont parfois des enjeux à régler avant d’obtenir le capital nécessaire pour opérer.

 

FINANCEMENT AUTO TD

Christopher Tollstam, directeur des ventes et des opérations, Québec Financement auto TD
Christopher Tollstam, directeur des ventes et des opérations, Québec Financement auto TD

La protection de l’environnement fait même partie de l’un de nos quatre vecteurs d’engagement avec la sécurité financière, la santé et les collectivités inclusives. C’est pourquoi l’électrification des véhicules et l’autopartage sont des moyens de transport que nous encourageons.

Avez-vous développé ou êtes en voie de développer des produits spécifiques ?

Nous encourageons l’industrie des voitures plus écologiques grâce à nos taux et nous continuerons d’appuyer ces produits dans l’avenir. Bien entendu, nous suivons de près les changements dans l’industrie. En fait, c’est essentiel pour demeurer pertinent et concurrentiel. À titre d’institution financière, la TD porte une grande attention au domaine de l’environnement. La protection de l’environnement fait même partie de l’un de nos quatre vecteurs d’engagement avec la sécurité financière, la santé et les collectivités inclusives. C’est pourquoi l’électrification des véhicules et l’autopartage sont des moyens de transport que nous encourageons.

Parallèlement à ces nouveaux produits, avez-vous développé ou êtes en voie de développer de nouveaux services ?

Il y a toujours une réflexion à ce sujet et nous examinons attentivement la façon dont nous pouvons nous adapter aux changements du marché.

Traitez-vous le financement d’une voiture achetée en ligne différemment des autres achats effectués chez le concessionnaire ?

Il existe bien des façons de financer un véhicule. Le client peut aller chez un concessionnaire pour obtenir directement un prêt TD, et nous participons également à certains portails en ligne où le client peut obtenir du financement principalement au moyen d’une demande en ligne. Nous offrons aussi un large éventail d’autres options de financement accessibles aux clients par voie électronique, par l’intermédiaire du canal téléphonique ou en personne.

Quelles sont les préoccupations actuelles et à venir des institutions financières ?

En ce qui nous concerne, nous suivons de près l’évolution de l’industrie et sommes évidemment prêts à nous adapter aux changements qui s’en viennent, par exemple avec de nouveaux types de véhicules comme les voitures autonomes.

Quels nouveaux marchés avez-vous dans votre mire ?

Sur le plan géographique, les activités de Financement auto TD sont en Amérique du Nord. Pour l’instant, nous n’avons pas de plan d’expansion ailleurs dans le monde et nous nous concentrons à développer le marché à l’intérieur duquel nous opérons.

Êtes-vous inquiets – perte de parts du marché – face aux nouvelles entités financières qui émanent des manufacturiers?

Le volet financement des manufacturiers constitue une partie importante de l’industrie automobile. Les concessionnaires préfèreront toutefois avoir le choix et ne pas se limiter à une seule option de financement. Pour bien des raisons, il y aura toujours une place pour les banques, et nous pensons qu’il s’agit là d’une saine compétition.

 

BANQUE SCOTIA

Alain Henry, vice-président et directeur général Centre de financement aux concessionnaires QuébecAlain Henry, vice-président et directeur général Centre de financement aux concessionnaires Québec
Alain Henry, vice-président et directeur général Centre de financement aux concessionnaires Québec

L’obtention d’une réponse rapide, la vitesse d’exécution tout au long du processus d’achat et l’exactitude des données afin de parvenir à une bonne décision représentent mes véritables préoccupations.

Avez-vous développé ou êtes en voie de développer des produits spécifiques ?

Déjà en 2011, nous avions lancé un programme pour nos concessionnaires avec l’organisme Conservation de la nature Canada. Le but était de faciliter le financement des voitures électriques et de développer cette synergie interne de la pensée verte qui est certainement une plus-value. Ce programme est remplacé par tout un éventail de solutions de financement qui incluent les voitures électriques et les bornes de recharge. Nous avons bien évidemment de nouveaux produits en développement, mais avant de lancer une nouveauté nous voulons nous assurer de sa pertinence auprès de nos clients – une vraie réponse par rapport à une vraie question.

Traitez-vous le financement d’une voiture achetée en ligne différemment des autres achats effectués chez le concessionnaire ?

Non. Il est important de comprendre notre modèle d’affaires avec le concessionnaire qui représente un intermédiaire entre nous et le client qui achète un véhicule. Ici, le concessionnaire agit à titre de conseiller et avec notre partenaire-manufacturier il peut offrir le produit qui répond le mieux au client. Un client peut donc remplir une demande de financement en ligne et je dirais que ces demandes sont souvent plus complètes, car ils font l’exercice en toute discrétion chez eux. Évidemment, la réponse est également plus rapide.

Quelles sont les préoccupations actuelles et à venir des institutions financières ?

Ce qui nous préoccupe surtout, c’est de bien cibler et comprendre les besoins évolutifs du concessionnaire et du consommateur. Il existe de nombreuses différences entre les habitudes d’achat d’autrefois et celles d’aujourd’hui. L’obtention d’une réponse rapide, la vitesse d’exécution tout au long du processus d’achat et l’exactitude des données afin de parvenir à une bonne décision représentent mes véritables préoccupations. Je préfère mettre tout en œuvre afin de bien répondre aux besoins. Il demeure que l’achat d’une voiture est très important.

Quels nouveaux marchés avez-vous dans votre mire ?

Nous sommes une banque internationale et, pour cette raison, notre approche est globale et à la fois ciblée dans nos marchés régionaux. Autrefois on développait des produits en anticipant les besoins des clients alors qu’aujourd’hui, le processus est renversé, on développe plutôt un produit en réponse à un nouveau besoin. Le tout se doit d’être simple et pertinent et vraiment orienté client. Nous suivons l’évolution du marché et, en fin de compte, c’est le consommateur qui décide!

Êtes-vous inquiets – perte de parts du marché – face aux nouvelles entités financières qui émanent des manufacturiers?

Nous sommes présents au Canada dans l’industrie automobile depuis 60 ans cette année. Je crois que cette présence représente en soi un beau témoignage de l’appréciation de nos clients. Depuis le début, chaque cycle économique a apporté de nouvelles opportunités de proposer une offre cohérente à nos clients. Nous nous sommes bien positionnés avec une pertinence dans le développement de nos produits, un support concessionnaire et une adaptabilité aux besoins évolutifs.  

 

BMO

Sylvie Brunelle, directrice principale ventes financement automobiles Québec BMO
Sylvie Brunelle, directrice principale ventes financement automobiles Québec BMO

Mal conseiller un client au niveau de son endettement peut avoir des répercussions importantes dans la vie de ce dernier. Nous faisons beaucoup de formation sur le sujet.

Avez-vous développé ou êtes en voie de développer des produits spécifiques ?

Oui, nous travaillons sur de nouveaux produits, mais il est encore trop tôt pour en dire plus long!

Parallèlement à ces nouveaux produits, avez-vous développé ou êtes en voie de développer de nouveaux services ?

À venir!

Traitez-vous le financement d’une voiture achetée en ligne différemment des autres achats effectués chez le concessionnaire ?

Non.

Quelles sont les préoccupations actuelles et à venir des institutions financières ?

La qualité de l’information reçue afin de prendre des décisions judicieuses en matière de crédit. Mal conseiller un client au niveau de son endettement peut avoir des répercussions importantes dans la vie de ce dernier. Nous faisons beaucoup de formation sur le sujet.

Quels nouveaux marchés avez-vous dans votre mire ?

Le Risque moyen : les meilleurs des dossiers de 2e chance.  Actuellement nous avons un projet pilote dans trois régions au Québec et un peu partout à travers le Canada afin d’évaluer ce marché et développer un produit compétitif.

Êtes-vous inquiets – perte de parts du marché – face aux nouvelles entités financières qui émanent des manufacturiers?

Non. Quand on regarde les opportunités pour les institutions financières incluant les voitures d’occasion, le marché est en croissance versus l’an passé pour la même période.

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