étiquette Monroney

Faut que ça change !

Par les temps qui courent, les constructeurs automobiles se succèdent dans le box des accusés à un rythme effarant !

General Motors doit compenser quelque 130 000 propriétaires de Chevrolet Traverse, Buick Enclave et GMC Acadia 2016 parce que leur étiquette Monroney proclamait des cotes de consommation en-deçà de la réalité. Le fabricant blâme une bête erreur de calcul tandis que le magazine Consumer Reports prétend que cette « erreur » perdure depuis plusieurs années, à telle enseigne qu’un recours collectif touchant deux millions de véhicules s’organise.

Mitsubishi vient d’admettre qu’elle a vendu des autos en falsifiant les données de consommation. Inutile de revenir sur le désormais historique scandale Volkswagen impliquant 11 millions de véhicules Diesel.

En 2014, Hyundai Motors et Kia Motors ont allongé 350 millions de dollars en pénalités pour avoir exagéré les performances de leurs véhicules. Ford Motor a dû elle aussi faire acte de contrition quand il fut démontré que les cotes de six produits étaient erronées.

Si on délaisse les statistiques triturées, on n’a qu’à citer les problèmes d’accélération subites de Toyota, le système de démarrage défectueux de GM que les autorités relient à au moins 120 décès, les sacs gonflables du fournisseur Takata qui donnent lieu au plus vaste rappel depuis l’invention de l’automobile.

Mesdames et messieurs, c’est quoi le problème ?!

Faut-il croire que des cadres dans ces compagnies ont déposé la vérité et la tricherie dans la balance en se disant que le jeu en valait la chandelle, que les profits engendrés surpasseraient largement les pénalités encourues ?

Quant à la possibilité de malmener leur réputation, on dirait que ça aussi, c’est une notion élastique. Les fautifs semblent miser sur le fait que le consommateur a la mémoire courte. Offrez-lui des bons rabais et le bris de confiance sera pardonné.

Pourtant, rappelez-vous ces sondages qui classent le degré de confiance du public envers diverses professions. Année après année, où se retrouve le « vendeur de char » ? Oui, dans la cave !

Jacques Béchard et Steeve De Marchi se débattent comme des diables dans l’eau bénite pour redorer le blason de leurs membres à la CCAQ et à l’AMVOQ auprès des consommateurs et voilà que les constructeurs eux-mêmes, ceux-là qui devraient donner l’exemple suprême, sont surpris la main dans le pot de menteries.

Faut que ça change ! Mais comment ?

En ce qui concerne les tests de consommation, ils doivent absolument être uniformisés à travers la planète et confiés à une organisation indépendante. En laissant les constructeurs nous refiler « leurs » chiffres, nous créons notre propre problème.

Par ailleurs, les pénalités pour les tricheurs doivent être astronomiques. Si c’est l’argent qui les motive, que l’argent les démotive…

Quant à l’erreur malencontreuse (oui, ça arrive), que le manufacturier la reconnaisse rapidement et qu’il mette en place encore plus rapidement l’opération qui corrigera le tout.

En attendant, Daimler a embauché un vérificateur indépendant pour s’assurer que personne à l’interne ne jongle avec ses statistiques. Chez Mitsubishi, le vérificateur, lui, doit vérifier l’étendue de la duperie. Chez VW, on attend toujours le rapport qui nous apprendra qui savait quoi. Les groupes de consommateurs sont aux aguets, les journalistes aussi.

Si seulement l’homo sapiens pouvait comprendre qu’il n’y a pas que les profits dans la vie, nous serions dans la bonne direction.

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