Jean-Marc Leclerc - Honda Canada

Entrevue avec Jean-Marc Leclerc, v.-p. Ventes autos et marketing de Honda Canada

Jean-Marc Leclerc est à l’emploi de Honda Canada depuis maintenant 20 ans. En novembre 1995, il débutait chez Acura en tant que directeur régional. D’autres postes ont suivi, bien sûr, question d’enrichir son expérience corporative. Depuis février dernier, il est le tout nouveau vice-président Ventes autos et marketing, ce qui le rend notamment responsable à la grandeur du Canada de la publicité et des relations avec la clientèle pour les marques Honda et Acura (il se rapporte à Dave Gardner, VP Opérations). M. Leclerc a répondu aux questions d’AutoMédia lors du lancement du nouveau Honda HR-V.

 

Le Québec reçoit -il un traitement spécial en termes de publicité?

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J’ai une bonne compréhension du marché québécois. En fait, j’ai fait une thèse sur la publicité au Québec lors de ma maîtrise en 1999. Je travaillais déjà en publicité chez Honda, donc j’ai pu me baser sur une panoplie de données. Les Québécois portent beaucoup attention à leur culture musicale, leurs artistes, leurs acteurs, etc., contrairement au reste du Canada. Les médias sont confinés au Québec, la province a ses frontières imaginaires en termes médiatiques. Quand on a commencé à travailler avec Martin Matte – ce qui a fait fureur – j’ai fortement appuyé ce projet. Il a fallu convaincre nos collègues anglophones qui étaient moins sensibles à ça. Nous avons donné à l’agence beaucoup de flexibilité et ça a rapporté, l’opinion de Honda a grimpé dans l’esprit des Québécois.

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Honda a vendu près de 153 000 véhicules en 2014 et presque 20 000 Acura : satisfait? 

Pour les deux marques, il s’agit d’un record combiné et d’un autre pour Honda seulement. Acura a quand même eu une amélioration de 5%.

 

Il faut dire merci à vos camions, n’est-ce pas ?

Oui, la croissance des utilitaires a beaucoup aidé. En fait, ce segment a dépassé celui des automobiles compactes pour la première fois dans l’histoire de Honda l’an dernier.

 

L’arrivée du HR-V est liée à ça?

Oui, le timing est bon. Nous voulons définir ce sous-segment en particulier. Notre compétition offre moins que nous.

 

Chez les voitures compactes, vous avez terminé au premier rang l’an dernier grâce à la Civic. Êtes-vous toujours prêt à TOUT faire avec vos concessionnaires en décembre pour vous assurer de conserver le premier rang?

Il y a eu de bons incitatifs en décembre, tout comme les concessionnaires rivalisent entre eux et peuvent offrir des rabais additionnels.

 

L’usine d’Alliston, en Ontario, assemble la Civic et le CR-V, soit 65% de vos véhicules vendus ici. Pensez-vous que le « made in Canada » est important aux yeux du client?

Oui, c’est important, et nous voulons faire plus d’efforts pour passer le mot. Il y a peut-être un accord de libre-échange avec la Corée mais Honda fabrique au Canada, et nous voulons que ça se sache, sans que ça sonne trop patriotique.

 

Le Ridgeline mérite encore sa place parmi vos produits?

Absolument. Les adaptes de la marque Honda et des camions importés soucieux de qualité et de fiabilité aiment le Ridgeline. Un tout nouveau Ridgeline arrivera sous peu, en 2016. Il complètera notre offre de camions avec les nouveaux Pilot et HR-V.

 

Acura traine de la patte. Quels sont les plans?

Avec l’arrivée de l’ILX et le fait que nous avons revampé la gamme, nous croyons être en bonne posture. Nous avons investi dans notre réseau, nos concessionnaires ont eu un record de profitabilité en 2014. Nous devons exploiter notre nouvelle gamme et augmenter la croissance. Lentement mais sûrement.

 

Croyez-vous aux hybrides?

Oui, mais je trouve que la technologie est dispendieuse, il faut avoir un certain volume pour amorcer de tels projets. Les clients sont intéressés mais sont-ils prêts à payer un prix maximum ? Avec les nouveaux moteurs atmosphériques à injection qui sont meilleurs et plus économiques, développer une voiture hybride abordable devient un défi considérable.

 

Honda vend une Accord enfichable aux USA mais pas au Canada. Pourquoi?

Je crois que c’est une question d’argent et de budget-client. Le volume potentiel est gros aux É-U et c’est une valeur sûre. Je crois que ça va débloquer au Canada et nous aurons une masse critique qui nous permettra de vendre à prix compétitif.

 

Et le 100% électrique?

Nous travaillons toujours sur ces technologies parce que nous voulons rester dans la parade. Nous y croyons, et le temps viendra ou nous aurons un produit sur le marché. Les infrastructures, les incitatifs gouvernementaux, et autres facteurs entrent en ligne de compte aussi.

 

On associe hybride à Prius, l’électrique à Nissan et la qualité des moteurs à Honda : pourquoi ne pas pousser plus loin?

Ce n’est pas un manque de savoir-faire et d’ingénierie. Nous avons démarré la vague hybride avec l’Insight mais des facteurs économiques ont fait que nous n’avons pas pu mettre plus d’efforts de ce côté-là. Nous voulons soupeser avec précaution tous les impacts financiers de ce genre de projet. Nous investissons beaucoup dans la recherche et le développement, mais nous voulons éviter les attrapes.

 

Statistiques: ventes de Honda Canada au Québec en 2013 et 2014
Statistiques: ventes de Honda Canada au Québec en 2013 et 2014

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