Hyundai St-Raymond

Dossier transfert de concession: Transférer sa concession à l'intérieur de la famille

Au cours des deux dernières années, les ventes de concessions automobiles faites à des groupes ont davantage retenu l’attention que les transferts impliquant les enfants d’un concessionnaire. Le sort des relèves familiales dans l’industrie n’est pas pour autant révolu. Le cas de la famille Plamondon, à Saint-Raymond, en est justement un bel exemple.

Ici, à la concession Hyundai, à Saint-Raymond, on ne fait pas que parler de plan de relève. On est passé à l’action. Le transfert d’entreprise entre le père Christian, 60 ans, et le fils Étienne, 31 ans, est commencé depuis déjà six ans. « Et si tout va bien, tout sera complété dans cinq ans », indique Christian Plamondon, qui a ouvert sa concession de voitures de marque sud-coréenne il y a plus de 30 ans.

Comme dans la plupart des transferts d’entreprises familiales chez les concessionnaires automobiles, c’est le cédant qui finance le processus. Un processus que Christian Plamondon a mis au point avec sa firme comptable afin que les deux parties soient gagnantes : « J’ai commencé par céder 30 % de mes actions à mon fils Étienne. Des actions qu’il a pu rembourser avec les profits que lui ont procurés ses parts. » Grâce à ce procédé, le père et le fils se partagent maintenant chacun 50 % de l’actionnariat. Et papa, qui a conservé son poste de président, a cédé sa chaise de directeur général à fiston depuis cinq ans.

Autre coup de main du paternel dans le transfert : lui et son fils viennent d’investir 2 M$ pour revamper la structure de la concession dans le cadre du programme Image du manufacturier. Un investissement que le releveur n’a pas à assumer seul.

Pour Étienne Plamondon, devenir un jour propriétaire de la concession de son père a toujours été un rêve d’enfance. « J’avais sept ans et déjà je signifiais à mon père vouloir prendre sa relève », rapporte le jeune concessionnaire. Remarquez, la passion et l’intérêt ne suffisent pas. Étienne a dû faire ses preuves et gagner le respect du personnel avant que son paternel lui accorde sa confiance. « Il a commencé comme laveur de voitures avant d’occuper plusieurs autres postes, notamment aux ventes, aux pièces et même à la comptabilité », souligne le père.

Enfin, Christian Plamondon dit avoir été contacté par des groupes, mais il a refusé les offres. « Je suis très conscient que ce transfert est moins profitable sur le plan fiscal. J’éprouve cependant une grande fierté de voir mon fils suivre mes traces. Et ça, ça compense amplement », dit-il.  

Et les récents ajustements fiscaux du gouvernement Couillard à l’égard des transferts d’entreprises familiales pourraient donner une lueur d’espoir au concessionnaire Plamondon ainsi qu’à tous les autres cédants dans sa position. En effet, pendant longtemps, le gain en capital des cédants a été davantage imposé lors d’un transfert familial qu’il l’est lors d’une vente d’entreprise à des étrangers. En février dernier, le gouvernement Couillard a annoncé qu’il mettait fin à cette inégalité. Reste à voir ce que le fédéral fera.

 

Parlez-en à votre comptable

Une fois sur deux, le comptable (34 %) ou le fiscaliste (24 %) constitue le premier confident des intentions de transfert d’entreprises du cédant, rapporte une étude CROP/Raymond Chabot Grant Thornton publiée à l’automne 2013. Il s’agit de conseillers de proximité, des professionnels qui ont aidé le chef d’entreprise à faire progresser la compagnie. D’ailleurs, le comptable est souvent la personne la mieux placée pour évaluer la valeur des actifs.

 

Sur la photo: 

Christian Plamondon, 60 ans, et le fils Étienne Plamondon, 31 ans,

 

Le mois prochain: 

Ne manquez pas le mois prochain : le cas du transfert à des employés et celui à un groupe.

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