Des constructeurs chinois gonfleraient leurs ventes grâce à l’exportation de « voitures d’occasion » neuves

Selon une analyse en détail de documents gouvernementaux chinois, Reuters déclare que des constructeurs chinois auraient profité d’un mécanisme controversé afin de stimuler artificiellement leurs ventes. Ce procédé, c’est celui des véhicules dits « d’occasion zéro kilomètre », qui serait en marche depuis 2019. Ces voitures, tout juste sorties des chaînes d’assemblage et n’ayant jamais été utilisées, sont enregistrées comme des véhicules usagés avant d’être expédiées vers des marchés étrangers.
Une astuce pour soutenir les ventes et écouler les stocks
Le fonctionnement de ce système est simple : dès qu’une voiture neuve est produite, elle est immédiatement achetée directement à l’usine ou chez un concessionnaire local, immatriculée sur place avec une plaque chinoise, puis déclarée comme véhicule d’occasion. Ces véhicules sont ensuite expédiés vers des destinations comme la Russie, l’Asie centrale ou encore le Moyen-Orient. Ce procédé permet aux constructeurs de comptabiliser ces unités comme vendues, augmentant ainsi leur chiffre d’affaires.
Derrière cette pratique se cache la volonté des autorités locales d’atteindre des objectifs économiques imposés par Pékin. En effet, la croissance des exportations et des ventes est souvent un critère essentiel pour l’avancement des cadres régionaux. Résultat : de nombreuses provinces mettent en place des mesures pour faciliter ce type d’exportation, en accélérant par exemple les procédures administratives ou en offrant des incitations fiscales.
Le soutien actif des gouvernements régionaux
Des régions telles que le Guangdong, le Sichuan ou le Henan ont officialisé leur appui à l’export de ces véhicules. Les initiatives comprennent l’octroi de quotas supplémentaires pour l’exportation, la création de zones logistiques dédiées ou encore la mise en place de plateformes numériques pour faciliter les transactions. Par exemple, Shenzhen a annoncé des objectifs visant à renforcer ses exportations de voitures, incluant les modèles à zéro kilomètre immatriculés comme d’occasion.
Des conséquences sur le marché mondial
Si cette stratégie permet d’écouler des véhicules peu demandés sur le marché local, elle soulève de vives critiques. Plusieurs acteurs du secteur dénoncent un risque pour la réputation des marques chinoises à l’étranger. Certains pays commencent à réagir, comme la Russie, qui a restreint l’entrée de ces véhicules pour les marques disposant déjà de distributeurs officiels sur son territoire. Partager