Congrès annuel de l’AMVOQ 2025 : L’événement de l’année
Alors que les concessionnaires de véhicules neufs peuvent compter sur une multitude d’associations, de sommets et d’événements pour les accompagner à travers les défis de l’industrie automobile, les marchands de véhicules d’occasion, eux, se retrouvent souvent plus isolés. Ou presque. C’est là qu’entre en scène l’AMVOQ, l’Association des marchands de véhicules d’occasion du Québec, qui veille activement sur leurs intérêts.
Le congrès annuel de l’AMVOQ, tenu les 17, 18 et 19 octobre derniers au Fairmont Tremblant, a une fois de plus réuni les membres de l’association, leurs partenaires et plusieurs experts invités. Comme chaque année, cette grande rencontre a permis de faire le point, de partager des solutions concrètes et de guider les marchands vers de meilleures pratiques. Mais surtout, elle a mis en lumière l’expertise de l’équipe de l’AMVOQ, dirigée par son directeur général Steeve De Marchi. Aux côtés de Me François Boisvert, avocat et conseiller juridique de l’association, il a abordé les principaux enjeux qui touchent actuellement le commerce de véhicules d’occasion au Québec.
Identité numérique : les banques serrent la vis
La fraude est un fléau qui fait encore beaucoup de ravages dans l’industrie automobile. Pour contrer le problème, certaines institutions financières modernisent leurs pratiques avec la vérification de l’identité numérique, ou VIN, à ne pas confondre avec le Vehicle Identification Number. CIBC et TD, notamment, exigent désormais une vérification d’identité numérique, une mesure que plusieurs autres banques s’apprêtent à adopter.
Grâce à l’appui de fournisseurs externes, le processus demeure simple. « Les clients n’ont qu’à scanner un code QR, à prendre une photo de leur pièce d’identité et un selfie ; notre système s’occupe du reste », a expliqué Tristan Taillon, directeur de compte chez Trustii, à l’équipe d’AutoMédia. Le coût de la procédure pour le marchand est de quelques dollars.
Cela dit, il est important de bien choisir son fournisseur. Certains ne remettent qu’un verdict sommaire du type pass or fail, sans fournir les détails complets de l’analyse, ce qui peut faire dérailler une transaction inutilement. Opter pour un rapport complet permet de bien comprendre la problématique, s’il y en a une, et d’y remédier au besoin.
OPC : attention aux angles morts
Les ventes de véhicules d’occasion demeurent au sommet des plaintes déposées à l’Office de la protection du consommateur. Entre le 1er avril 2024 et le 31 mars 2025, 29 589 plaintes ont été enregistrées, dont 18 % concernent la vente au détail de véhicules d’occasion, qu’ils soient vendus chez des marchands indépendants ou des concessionnaires.
Messages publicitaires incomplets, frais ajoutés, prix supérieurs à ceux annoncés, information partielle lors de la vente d’une garantie supplémentaire, manque de transparence ou mauvaise application de la garantie légale : autant de points de friction que l’industrie doit surveiller de près.
Bonne nouvelle toutefois : l’AMVOQ figure toujours parmi les associations les mieux cotées, même si la vigilance reste de mise. Me Boisvert a rappelé que l’OPC compte désormais trois inspecteurs actifs sur le terrain. Leur rôle est d’abord d’aider les commerçants à comprendre leurs erreurs et, dans un premier temps, d’émettre des avertissements. Mais la patience se fait rare envers les récidivistes, souligne l’équipe de l’AMVOQ.
SAAQ : un virage numérique à saisir
On parle souvent des ratés de SAAQClic, mais d’autres projets méritent un regard plus positif, notamment le projet Agrément. L’équipe de l’AMVOQ s’est battue pour que ses membres puissent y accéder. Ce programme facilite grandement les transactions.
Steeve De Marchi en a profité pour encourager les membres à embarquer dans ce virage numérique, gage d’une gestion plus fluide et plus sécurisée.
Loi 29 : prudence et zones grises
La loi 29 continue de semer la confusion et d’apporter son lot de flous juridiques, c’est le moins qu’on puisse dire. L’AMVOQ prône la prudence et recommande de faire signer une renonciation écrite au client lorsqu’un commerçant souhaite se soustraire à certaines obligations.
Les garanties : un sujet toujours brûlant
Les garanties applicables aux véhicules d’occasion demeurent un enjeu central pour tous ceux qui évoluent dans la vente de véhicules d’occasion. Rappelons qu’au Québec, trois types de garanties concernent les véhicules d’occasion vendus par un marchand ou un concessionnaire : la garantie de bon fonctionnement, la garantie légale et la garantie contre les vices cachés.
La garantie de bon fonctionnement est désormais variable selon la catégorie du véhicule (A, B, C ou D). Ces catégories dépendent de l’âge et du kilométrage du véhicule, ce qui peut parfois créer des zones grises. Par exemple : l’âge du véhicule doit-il être calculé à partir de la date de mise en service ou de l’année modèle ?
Les membres de l’AMVOQ peuvent heureusement compter sur un service d’aide juridique intégré à leur organisation, accessible en tout temps en cas d’incertitude.
Quant à la mention « vendu sans garantie » ou « tel quel » ? Oubliez ça. Me Boisvert a été clair : la garantie légale s’applique quoi qu’il arrive, même si le contrat indique le contraire. Devant un tribunal, le juge se demandera toujours : est-ce raisonnable ?
Enfin, le vice caché : un défaut antérieur à la vente, important et non apparent. Et puisque le marchand est considéré comme un professionnel, la loi présume qu’il connaissait le problème, et ce, même si le client a fait inspecter le véhicule.
La transparence, toujours de mise
Autre rappel important : les photos de véhicules retouchées à l’aide de l’intelligence artificielle doivent refléter la véritable condition du véhicule. En d’autres mots, changer l’arrière-plan d’une photo, ça passe, mais faire briller une carrosserie pleine d’égratignures, pas vraiment.
Rappelons aussi que tout véhicule affiché en ligne doit réellement être disponible à la vente. Le client doit, en tout temps, avoir la possibilité d’en faire l’essai routier.
Des partenaires importants
Qu’on le veuille ou non, le succès des marchands de véhicules d’occasion est intimement lié à la qualité de leurs partenaires. Durant le congrès, plusieurs d’entre eux étaient sur place pour présenter leurs nouveautés et échanger avec les membres.
Parmi eux, Luc Morin, vice-président, Ventes Trader et Opérations LesPAC, ainsi que son équipe ont profité de l’événement pour aborder avec transparence les préoccupations des membres, notamment en matière de tarification et de service. De ces échanges est née une nouvelle collaboration entre TRADER et l’AMVOQ, visant à offrir des solutions adaptées à tous les types de marchands, du plus petit inventaire au plus imposant.
L’objectif est simple : permettre aux membres de tester les meilleurs produits grâce à des offres exclusives. Au printemps prochain, une évaluation sera menée afin de proposer la poursuite du programme à des tarifs préférentiels réservés aux membres de l’AMVOQ. Ce modèle sera également basé sur une logique de performance : plus les marchands seront nombreux à participer, plus les avantages seront importants.
L’équipe de Carfax était aussi sur place pour présenter deux nouveaux produits prometteurs :
VVR (Vehicle Valuation Report), un outil qui permet d’estimer la valeur d’un véhicule, que ce soit de détail, d’annonce ou de gros, en fonction de son historique ; un second outil capable, à partir d’un simple numéro de série (VIN), d’identifier les trois problèmes mécaniques les plus susceptibles de survenir sur un véhicule précis.
Intact Assurance et DPA Assurances, deux partenaires de longue date de l’AMVOQ, représentés principalement par les courtiers, ont profité du congrès pour aborder avec les membres un enjeu majeur de l’industrie : la cybersécurité. Les cybercriminels s’attaquent désormais aux concessionnaires et aux marchands, et DPA s’est positionnée comme un allié de taille pour protéger les entreprises contre ces menaces croissantes.
À chaque kiosque, ils étaient 22 au total, les discussions allaient bon train sur des sujets aussi variés qu’importants. Entre conférences, ateliers, cocktails, soupers et spectacles, difficile de ne pas y trouver son compte.
Chose certaine, l’édition 2025 du congrès de l’AMVOQ aura une fois de plus prouvé la force de la communauté des marchands de véhicules d’occasion du Québec.
Rendez-vous l’an prochain au Manoir Richelieu du 23 au 25 octobre 2026 !
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