Toute la famille Cadillac sera électrique d’ici 2030, et cette promesse semble galvaniser le constructeur, ses concessionnaires et le public. C’est en gros ce qu’AutoMédia a retenu d’une rencontre dans le Vieux-Montréal avec l’état-major canadien de la marque plus que centenaire.
GM a vendu 374 00 Caddy dans le monde en 2021, soit 16 000 de moins que l’année précédente. En revanche, les ventes canadiennes de 12 743 unités ont surpassé de 5,3 % celles de 2020.
L’utilitaire Lyriq (à partir de 68 898 $; 1700 personnes ont fait un dépôt de 100 $), le premier soldat de la troupe d’élite nourrie aux électrons, verra la production des unités destinées au Canada s’ébranler le 8 août à l’usine de Spring Hill, au Tennessee (la livraison des modèles AWD débutant au début de 2023).
En parallèle, les concessionnaires doivent épouser un nouveau programme Image afin d’être autant 100 % « EV Ready » que le sera la marque.
Mettre le paquet
« Certains franchisés investiront jusqu’à un demi-million de dollars dans la transformation de leur établissement. Des franchisés choisiront même de développer un stand alone pour créer une expérience plus luxueuse qui coïncide avec notre virage VÉ », explique Shane Peever, directeur de Cadillac au Canada.
Non seulement ces concessions revampées comporteront-elles des chargeurs de niveau 2, GM fera sa part pour que ses concessionnaires puissent la guider dans l’installation de bornes de recharge dans leur communauté, particulièrement en région éloignée.
Seulement quatre concessions (dont deux chez nous) ont choisi de ne pas investir dans le nouveau look.
Les 118 concessionnaires Cadillac (24 au Québec dont deux stand alone, Brossard Cadillac et Cadillac Laval) constituent le plus important réseau canadien dédié aux automobiles de luxe, Lincoln étant le second avec 92 franchises (dont 15 au Québec, aucun stand alone). Jusqu’à présent, une demi-douzaine de concessions Cadillac ont terminé leur lifting.
Seulement quatre concessions (dont deux chez nous) ont choisi de ne pas investir dans le nouveau look. « Ces entrepreneurs pourront continuer à vendre Chevrolet, Buick et GMC, mais abandonneront la bannière Cadillac », dit Shane Peever.
Modernité tous azimuts
Sur un autre front, la division investit dans le Brand Health (« la santé de sa marque »).
Cadillac Live, une initiative canadienne devenue visionnaire, puisqu’elle a été imaginée avant la pandémie, continue d’intéresser les consommateurs qui découvrent un véhicule sur leur téléphone ou tablette à partir d’un studio aménagé en salle de montre. Des conseillers (parfois trilingues) font le tour de l’automobile avec une caméra unidirectionnelle (l’internaute voit son guide, mais pas l’inverse).
On sonde le public. D’après lui, la Lyriq sera un coup de circuit, bien que plusieurs consommateurs s’étonnent de voir Cadillac embrasser l’électrique à 100 %.
« Nous aimerions que les gens perçoivent Cadillac comme un constructeur de luxe moderne doté d’un petit quelque chose de spécial, mais qui ne néglige pas l’élément humain », précise Elphie Galanakis, la directrice du marketing et des communications, qui rappelle aussi que la marque célébrera cette année ses 120 ans. Le moment idéal pour renouveler le logo (en N&B mais éclairé par des diodes) et le coiffer d’un nouveau slogan « Sois iconique » (Be Iconic).
Et pour séduire une clientèle que l’on espère plus jeune que celle d’il y a 30 ans, GM a retenu les services de la joueuse de tennis Bianca Andreescu comme porte-parole.
Un héritage à respecter
Ce n’est pas parce que Cadillac mise sur l’électrique qu’elle délaisse les ICE (Internal Combustion Engine), comme le prouvera le 11 mai le lancement de l’Escalade-V, le plus puissant membre de la famille (on présume qu’il disposera au moins des 668 chevaux de la CT5-V Blackwing, voire plus). GM entend l’inscrire dans des courses et elle offrira la Cadillac V-Performance Academy, au Spring Mountain Motor Resort, aux clients désireux d’affiner leur coup de volant.
Pourquoi une Série basée sur un utilitaire à essence, alors que Cadillac sera électrique ? « Parce que nous avons aussi des traditions à respecter », dit Shane.
En relève à son patron, Jeffrey Yateman, responsable des produits et incitatifs, a fait saliver son auditoire en promettant que le futur système Ultra Cruise, censé d’abord équiper la non moins future berline Celestiq, sera encore plus sensationnel que l’actuel Super Cruise. « Vous pourrez conduire mains libres à 90 % », assure-t-il.
« Ceux qui ont essayé le Super Cruise estiment que notre système surpasse celui de Tesla », ajoute Shane Peever.
D’ailleurs, les proprios d’Escalade 2021 équipés du Super Cruise se verront offrir la possibilité cet été d’enrichir les capacités du système grâce à des rehaussements à distance qui permettront au logiciel d’effectuer des changements de voie et de remorquer une roulotte, un bateau et autre joujou sans l’intervention du conducteur.
La boule de cristal
L’actuel portfolio de Cadillac comprend les modèles CT4, CT5, XT4, XT5, XT6 et Escalade. Lorsque la marque sera totalement électrique, tous ces noms passeront à la trappe, sauf un. Le site CarBuzz s’est amusé à deviner les prochaines Cadillac en recherchant les marques de commerce réservées par GM à travers le monde :
- l’utilitaire Lyriq, la première Caddy gavée aux électrons;
- la berline Celestiq, dotée de l’Ultra Cruise et d’une facture stratosphérique (on évoque 200 000 $);
- Escalade IQ et IQL : versions électriques des actuels Escalade, incluant une contrepartie de l’ESV avec empattement allongé. CarBuzz spécule que si l’Escalade à essence pèse presque 6200 lb, qu’est-ce que ce sera quand on lui ajoutera son bloc de batteries ?
- Ascendiq : on suppute un VUS mais au gabarit inconnu. Peut-être du genre à rivaliser hors route avec le Rivian R1T ? Mais peut-être une berline malgré le déclin du genre;
- Vistiq : un multisegment plus petit que le Lyriq;
- Lumistiq : un autre multisegment…
Notre humble opinion : tant que l’esthétique de ces véhicules électriques sera fantastique, le déclic au sein du public serait logique…