L'or noir

Blogue de Michel Crépault: Ce cher pétrole

Pour résumer notre relation envers le pétrole, que diriez-vous de « amour-haine »? Je ne connais pas beaucoup de sujets, en effet, qui attisent autant les conversations et où les contradictions foisonnent à ce point.

Par exemple, on peut affirmer de l’or noir qu’il est pour le moment absolument indispensable à l’industrie automobile. On a beau investir dans l’électrique, l’hydrogène et toutes ces autres formes d’énergies alternatives, l’immense majorité de nos véhicules fonctionnent à l’essence et s’en nourriront encore durant plusieurs décennies.

Bien sûr, les fabricants développent des moteurs à combustion de plus en plus éconergétiques, capables de parcourir une plus longue distance avec moins d’essence, mais ça ne les empêche pas d’avoir besoin du pétrole de la même manière que l’homo sapiens a besoin d’oxygène.

Sur toute la surface du globe, sur terre et dans les mers, on creuse et on fore pour trouver d’autres réserves de pétrole. Cela dit, tôt ou tard, nos besoins assècheront ces réserves.

On peut se dire que ce n’est pas si grave, que pendant que les derricks fonctionnent, ça donne le temps aux savants de mettre au point les batteries et autres gadgets qui permettront enfin à nos moyens de transport de se mouvoir sans pétrole. Une source d’énergie disparaît, une autre apparaît. Ça serait le scénario idéal. Sauf que la vie n’est pas aussi simple. Ainsi, plus on brûle du pétrole, plus on pollue ; et plus on cherche du pétrole, plus on pollue. Ça place la société devant des dilemmes impossibles. On n’a qu’à regarder chez nous : l’Alberta tient mordicus à ses sables bitumineux mais à quel coût écologique ? On parle aussi de triturer l’île d’Anticosti et des sanctuaires marins où se reproduisent des bélugas. Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour profiter de ces dollars parfois bien sales?

Des partisans de l’extraction disent que l’économie du Québec se privera de milliards de dollars si on n’exploite pas ces réserves? D’autres rappellent aux gouvernements de ne laisser aller les droits à des firmes étrangères pour une chanson. À l’autre bout de la lorgnette, des manifestations s’organisent pour au contraire dénoncer la tyrannie du pétrole. Paradoxe : on aperçoit en première ligne des protestants des chefs syndicaux dont les centrales par ailleurs font des sous en achetant des actions des compagnies pétrolières…

Quant à moi, il n’y a pas 36 solutions : oui, nous serions stupides de passer à côté de richesses naturelles mais pas n’importe comment, pas coûte que coûte et surtout pas en dévastant notre Planète sans scrupules.

Paraît que les pays scandinaves ont trouvé le juste équilibre. Allo, la Norvège ? J’aurais une question ou deux pour vous…

 

 

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