Le 21 août dernier, les États-Unis et l’Union européenne ont annoncé avoir convenu d’un accord-cadre pour un commerce réciproque, équitable et équilibré. Une telle entente pourrait avoir des répercussions majeures sur le marché automobile mondial.

Bien que cette nouvelle n’ait pas encore provoqué de vague, elle est pourtant bel et bien réelle. Elle a d’abord été publiée sur le site officiel de l’Union européenne. Dans la publication, on apprend que “cet accord-cadre illustre concrètement l’engagement [de l’Union européenne] en faveur d’un commerce et d’investissement équitables, équilibrés et mutuellement bénéfiques. Il consolidera les relations commerciales et d’investissement – ​​parmi les plus importantes au monde – et relancera la réindustrialisation de l’économie de l’Union européenne et des États-Unis”.

Cette entente, dont le cadre dépasse largement le secteur automobile, stipule que “l’Union européenne entend supprimer les droits de douane sur tous les produits industriels américains”.

Quant aux États-Unis, ils “réduiront les droits de douane sur les automobiles et les pièces automobiles originaires de l’Union européenne soumises aux droits de douane”, apprend-on à la lecture du communiqué.

 

Vers une reconnaissance mutuelle des normes respectives

La réduction des droits de douane ne serait pas la seule répercussion pour le marché automobile mondial. En effet, il faut savoir que cet accord-cadre énonce également que “les États-Unis et l’Union européenne s’engagent à collaborer pour réduire ou éliminer les barrières non tarifaires”.

Il est aussi précisé que “les États-Unis et l’Union européenne entendent accepter et reconnaître mutuellement leurs normes respectives en ce qui concerne l’automobile”, ce qui pourrait amener un changement drastique du paysage automobile.

Un désaccord profond sépare historiquement les deux solitudes. Or, le tout pourrait être renversé plus tôt que tard, puisque “l’Union européenne et les États-Unis s’engagent à renforcer les possibilités de coopération technique entre les organismes de normalisation domiciliés dans l’UE et aux États-Unis”.

Sur sa page LinkedIn, Brian R. Murphy, vice-président chez Clarify Group Inc. (une firme spécialisée dans la recherche, l’analyse et l’amélioration de la performance dans le secteur de l’automobile) a décortiqué la situation avec des exemples concrets. Il mentionne carrément “qu’une voiture conforme à Barcelone et Berlin serait conforme à Boston et Baltimore. (Comme il se doit !) Et, espérons-le, à Bancroft et Burnaby”. En effet, il sera intéressant de connaître la position du Canada suite à cet accord-cadre entre l’Union européenne et les États-Unis.

Toujours sur le réseau social professionnel, M. Murphy explique que le tout pourrait engendrer “des économies considérables pour les constructeurs automobiles, qui n’auront plus à gérer un double standard (fabrication de véhicules conformes aux normes européennes et américaines (et canadiennes)”. En ce sens, il entrevoit donc une “forte augmentation potentielle du nombre de véhicules proposés à la vente” de part et d’autre de l’Atlantique. Il relate d’ailleurs que pas moins d’une centaine de véhicules offerts au Mexique ne sont pas disponibles au Canada. Rappelons que le Mexique reconnaît à la fois les normes européennes et américaines en matière d’automobiles.

L’expert mentionne également que des marques pourraient s’implanter plus facilement sur le marché nord-américain. Il cite notamment Renault, Peugeot, Citroën, Seat, Skoda et Dacia.

Bien que la nouvelle concernant un accord-cadre entre l’Union européenne et les États-Unis soit passée sous le radar jusqu’à présent, elle pourrait provoquer des répercussions majeures sur l’industrie automobile. Partager