AutoCanada met fin à son aventure américaine et recherche un nouveau PDG

Le plus grand groupe de concessionnaires coté en Bourse au Canada a confirmé la vente de 13 de ses 17 concessions de véhicules neufs aux États-Unis, amorçant ainsi son retrait complet du marché américain pour recentrer ses efforts sur le marché canadien.
Les ententes, conclues avec plusieurs acheteurs américains dont l’identité n’a pas été dévoilée, représentent une valeur de 82,7 millions de dollars canadiens (60,3 millions USD), incluant les actifs immobiliers. Ces transactions devraient être finalisées d’ici la fin de l’année.
Parmi les concessions vendues figurent Chevrolet of Palatine, Crystal Lake Chrysler-Dodge-Jeep-Ram, Hyundai of Palatine, North City Honda, ainsi que deux complexes multimarques : Autohaus of Peoria (Audi, Mercedes-Benz, Porsche et Volkswagen) et Bloomington Automall (Audi, Lincoln, Mercedes-Benz, Subaru et Volkswagen).
Un retrait planifié
Selon Paul Antony, président exécutif d’AutoCanada, cette décision est l’aboutissement d’un processus entamé il y a plusieurs années. L’entreprise avait fait son entrée aux États-Unis en 2018 avec l’acquisition de Grossinger Auto Group, un portefeuille de concessions en Illinois, principalement dans la région de Chicago. Cette transaction, évaluée à 110 millions de dollars canadiens, n’a toutefois jamais généré les résultats escomptés.
« L’opération a été complexe dès le départ », a reconnu Paul Antony, notant que la filiale américaine a connu une instabilité à la direction et des pertes financières importantes, dont un déficit net de 103,4 millions de dollars en 2024. À l’opposé, les activités canadiennes de l’entreprise ont enregistré des bénéfices nets de 36,6 millions de dollars la même année.
Un virage stratégique vers le marché domestique
AutoCanada a également cédé ou fermé certaines concessions moins performantes au pays et mis fin à son programme de véhicules d’occasion RightRide en mars dernier.
Paul Antony estime que le marché américain, bien que prometteur, nécessite une direction locale mieux adaptée : « Ce marché a besoin d’un leadership dédié, d’une expertise sur le terrain que nous n’étions pas en mesure d’offrir à long terme. »
Les quatre concessions restantes, Hyundai of Lincolnwood, Kia of Lincolnwood, Toyota of Lincoln Park et Toyota of Lincolnwood, devraient également trouver preneur d’ici la fin de 2025.
Nouveau chapitre pour AutoCanada
En parallèle de cette restructuration, Paul Antony quittera son poste de président exécutif une fois qu’un nouveau PDG aura été nommé, une transition prévue de longue date, selon lui. Il affirme que la vente des actifs américains permettra à l’entreprise de réduire considérablement son endettement et de se repositionner comme acteur de consolidation au Canada.
« Dans trois à six mois, AutoCanada sera une entreprise transformée, bien placée pour croître au pays et saisir de nouvelles occasions », a-t-il affirmé. Partager