Quel est l’avenir du journalisme automobile ?

La pandémie a changé le monde et notamment celui du journalisme automobile. Des salons d’envergure mondiale ont été annulés ainsi que les présentations de nouveaux véhicules. Les chroniqueurs spécialisés du Québec ont peu à peu retrouvé l’accès aux voitures de presse pour réaliser leurs essais mais en suivant des règles sanitaires strictes.

AutoMédia a donc posé la question à six journalistes qui ont roulé leur bosse : comment entrevoient-ils l’avenir de leur métier ?

 

Fini la langue de bois !

Par: Antoine Joubert, journaliste automobile. 

La COVID-19 a apporté son lot de problèmes pour chacun d’entre nous. Maintenant, bien que plusieurs de mes collègues journalistes automobiles aient été pris de panique en voyant leur commande mensuelle quasi anéantie, j’ai personnellement réalisé qu’il était nécessaire de me réinventer. De jeter un œil extérieur au travail du quotidien pour constater que l’industrie avait en quelque sorte dicté la façon dont nous devions faire une partie de notre travail.

 

Retrouver sa liberté

Je m’explique : Jusque-là, les invitations média lancées par les constructeurs occupaient une grande partie de notre temps de travail. Et durant ces périodes, il nous était difficile d’effectuer nos tâches avec liberté, puisque l’hôte de l’événement organisait à sa manière notre emploi du temps. En quelque sorte, c’était un non-sens, puisqu’en tant que pigiste, il n’y a rien de moins rentable que de prendre deux ou trois jours pour assister à la présentation d’un seul produit, alors qu’il serait possible d’accumuler dix fois plus d’information et de pondre trois ou quatre fois plus d’articles en demeurant chez soi.

J’ai donc décidé qu’à partir d’aujourd’hui, et ce, même si les invitations devaient repartir de plus belle, je changerais radicalement ma façon de faire le métier. Au cours des derniers mois, j’ai renforcé mon lien avec des concessionnaires et diverses personnes de l’industrie, ce qui m’a permis d’obtenir plus de points de vue et d’opinions, afin de construire la mienne, sur différents sujets. J’ai aussi vu des collègues perdre leur emploi, autant du côté journalistique que chez les constructeurs, qui rationalisent tous en éliminant bien sûr plusieurs postes de relations publiques dans la Belle Province.

 

Pour moi, le tournant de 2020 se résume donc à un virage encore plus fort vers les réseaux sociaux. À une autonomie encore plus grande et à une plus grande débrouillardise afin d’obtenir réponse à mes questions. Il me faudra plus que jamais être original, innovateur, et considérer les voitures d’essai comme un élément secondaire de mon métier. – Antoine Joubert, journaliste automobile. 

 

Non à la langue de bois

Personnellement, j’ai horreur des cassettes. De ces présentations média où on ne nous sert que la poutine habituelle, qui comporte la phrase traditionnelle : « We don’t talk about futur products. » 

J’ai jusqu’ici assisté à trois présentations virtuelles de constructeurs pour de nouveaux produits qui seront prochainement lancés. C’était, en somme, une lecture romancée d’une fiche technique suivie d’une insipide foire aux questions, puisque le contact humain n’y est pas. Cette formule n’est bonne qu’à fournir de l’information. Or, mon travail de journaliste débutera désormais une fois ces présentations virtuelles terminées, en redirigeant mes questions vers des gens qui ne sont pas payés pour contrôler l’information.

Pour moi, le tournant de 2020 se résume donc à un virage encore plus fort vers les réseaux sociaux. À une autonomie encore plus grande et à une plus grande débrouillardise afin d’obtenir réponse à mes questions. Il me faudra plus que jamais être original, innovateur, et considérer les voitures d’essai comme un élément secondaire de mon métier.

Car oui, j’ai aussi découvert qu’il était possible de se passer de ces voitures souvent tenues pour acquises, mais qui ne nous appartiennent guère. Et cela m’a d’ailleurs amené à me moquer de certains collègues qui, pour cette raison, ne possèdent même pas leur propre voiture. Qu’ont-ils fait au cours des trois derniers mois, alors que la voiture média était elle aussi en confinement ? Ils se sont payé une voiture !

Le chroniqueur automobile que je suis a goûté ces derniers mois au plaisir de demeurer chez soi. Au bonheur d’une plus grande liberté de sujets rédactionnels, même s’il en avait marre d’aborder le sujet de l’automobile et de la COVID-19. Le chroniqueur que je suis voit dans cette épreuve une occasion. Certains de mes collègues lanceront la serviette, d’autres prendront une route journalistique tout aussi fascinante, mais peut-être bien différente de la mienne. Et il faudra que les constructeurs automobiles, qui jusque-là contrôlaient une partie de nos vies, se réinventent eux aussi. 

Antoine Joubert
Antoine Joubert, journaliste automobile

 

 

 

Un avenir ? Oui !

Par Frédéric Mercier, chef de contenu, Guide de l’auto

Comme bien des domaines, le monde de l’automobile en a pris plein la gueule depuis le début de la pandémie de COVID-19, et ce ne sont pas que les concessionnaires qui ont été touchés. 

L’industrie des médias, déjà précaire, a connu une dangereuse baisse de revenus publicitaires, et les médias spécialisés en automobile n’y ont pas fait exception. Si bien que certains se demandent si le journalisme automobile a réellement un avenir. 

 

Alors que le contenu vidéo et la présence sur les réseaux sociaux étaient encore facultatifs il y a quelques années, ils sont aujourd’hui essentiels. L’intérêt des lecteurs évolue et c’est aux médias de s’y adapter. Ceux qui négligent cela disparaîtront. – Frédéric Mercier, chef de contenu, Guide de l’auto

 

Analyses recherchées

À mon avis, les consommateurs en quête d’un futur véhicule continueront encore longtemps de rechercher l’avis d’experts impartiaux, de publications crédibles qui se démarquent par une éthique irréprochable et une analyse juste des véhicules. Tant qu’il y aura une demande pour ce genre de contenu, le journalisme automobile survivra. Le bon, du moins.

Maintenant, il est assuré que la façon de travailler des journalistes automobiles changera au cours des prochaines années. En seulement six ans dans cette industrie, j’ai pu être témoin d’une progression certaine de mon métier. Alors que le contenu vidéo et la présence sur les réseaux sociaux étaient encore facultatifs il y a quelques années, ils sont aujourd’hui essentiels. L’intérêt des lecteurs évolue et c’est aux médias de s’y adapter. Ceux qui négligent cela disparaîtront. 

 

Davantage chez soi

Je suis également d’avis que le travail de journaliste automobile sera de plus en plus sédentaire. Oubliez les beaux lancements à Los Angeles et la participation aux salons de l’auto de Tokyo ou de Genève. Les constructeurs ont désormais la possibilité de dévoiler un véhicule entièrement en ligne sans perdre la moindre parcelle de couverture médiatique. Depuis le début de la pandémie, ils ont été plusieurs à troquer les lancements physiques pour des dévoilements virtuels, et il y a fort à parier que cette tendance se poursuivra même après la COVID-19. 

Frédéric Mercier
Frédéric Mercier, chef de contenu, Guide de l’auto


Un métier en mutation

Par Benoit Charette, éditeur de L’Annuel de l’automobile

L’essor des médias numériques a amené de profonds changements dans le métier de journaliste, automobile ou autres, et l’ascension des médias sociaux a vu apparaître le journalisme citoyen, qui a malheureusement permis la diffusion de la désinformation et de la démagogie, et sapé le financement du journalisme professionnel tel que nous le connaissons. C’est maintenant une réalité avec laquelle le métier doit vivre. Sur qui doit-on se fier ? Voilà la grande question. Et comme si ça ne suffisait pas, voilà qu’un monde en pleine mutation vient de se faire frapper de plein fouet par une pandémie qui a tout mis à l’arrêt.

 

L’ascension des médias sociaux a vu apparaître le journalisme citoyen, qui a malheureusement permis la diffusion de la désinformation et de la démagogie, et sapé le financement du journalisme professionnel tel que nous le connaissons. – Benoit Charette, éditeur de L’Annuel de l’automobile

 

Des leçons à tirer

Plusieurs ont découvert les présentations virtuelles durant la pandémie. Avec la distanciation sociale, le magasinage en ligne et le télétravail, il y a là des tendances qui vont perdurer. Il y a fort à parier qu’à l’avenir, les présentations techniques de l’industrie automobile vont se faire via téléconférence pour des raisons d’efficacité et surtout de coûts. 

Personnellement, je ne veux pas vivre dans un monde où les êtres humains ne peuvent se rassembler. La distanciation sociale ne peut pas devenir la norme. Pour cette raison seulement, notre métier devra reprendre le cours normal des choses. Il faudra continuer de faire l’essai de véhicules. 

Ce retour ne se fera pas en 2020, mais souhaitons que 2021 marquera un pas dans la bonne direction. Il y aura des leçons à tirer. Je suis un optimiste et j’envisage un retour à la normalité, mais il faudra attendre encore un an au moins.

Benoit Charette

 

 

Pour aller jusqu’au bout

Par Marc Lachapelle, journaliste automobile, coauteur du Guide de l’auto

À ce que je vois, ils sont aussi nombreux à prédire la disparition prochaine du métier de journaliste automobile qu’à menacer d’extinction rapide la voiture individuelle à cause du tsunami annoncé des véhicules à conduite entièrement autonome.

Et pourtant, après quasiment quarante années à pratiquer exclusivement ce métier, je viens tout juste d’aller prendre une voiture exceptionnelle, la nouvelle Porsche 911 Turbo S 2021, avec toute la fébrilité et un peu de la nervosité du pur débutant.

Et pourtant, je me demande encore comment je vais produire tous les textes promis sans y passer quelques nuits très pâles. Pensez donc, j’aurai trois articles à écrire seulement sur la Turbo S. Parce qu’il reste encore beaucoup de travail dans ce domaine. Le hic, c’est qu’il y a beaucoup moins de sous dans les caisses pour que nous soyons nombreux à en tirer un revenu honnête.

 

Je choisis

Ma situation n’est évidemment pas celle de mes collègues plus jeunes. Ceux qui ont quelques bouches de plus à nourrir ou ceux qui sont encore trop jeunes pour ça et qui s’achètent de gros jouets qui roulent à la place. Mes rejetons sont grands et autonomes. Au point où j’en suis, je peux donc faire seulement ce que j’aime et ce que j’ai envie de faire. Ça tombe bien, j’aime encore plein de choses. 

J’ai adoré les magazines et les imprimés de toutes sortes, mais j’ai fait aussi de la télé, de la vidéo et même de la radio à l’occasion. Et quand le Web s’est pointé, j’y ai sauté à pieds joints, dès 1996. L’année suivante, j’étais l’édimestre du site bilingue de trois équipes de sport mécanique inscrites en championnat du monde avant de créer mon propre site, qui portait le nom Formule Libre.

Peu après, j’étais embauché par Microsoft pour développer et lancer les sites MSN Autos Canada, dont j’étais le rédacteur en chef surmené. L’aventure a duré huit ans et le saut en parachute m’a ramené au Guide de l’auto, où j’ai débuté dans ce métier.

Parce que je crois toujours à ce phénomène unique qu’est le Guide et au fait qu’il complète merveilleusement le site Web qui porte son nom et ses autres tentacules, dans un domaine et un monde où le numérique est en train de tout bouffer sur son passage.

 

Et pourtant, en cette époque d’articles « clique-bête » et de Top 5-10-15 vite faits, à répétition, je suis persuadé qu’il y a encore de la place pour des articles et des essais solides, fouillés et bien fignolés. Avec d’excellentes photos, tant qu’à y être. Des choses qu’on ne peut tout simplement pas ficeler en trente minutes pour les mettre en ligne avant tous les autres. – Marc Lachapelle, journaliste automobile, coauteur du Guide de l’auto

 

Transformations et défis

La pandémie actuelle lui permet toutefois de montrer son autre visage, puisque les constructeurs multiplient les présentations de nouveaux modèles par vidéoconférence et autres semblables. Temporaire ou pas, la disparition des lancements traditionnels, avec leur débauche de vols aux quatre coins de la planète, pousse donc les constructeurs à transporter les nouveautés vers les journalistes, plutôt que le contraire.

Leur défi est maintenant de rendre ces véhicules disponibles, en nombre suffisant, aux chroniqueurs et journalistes automobiles. Sans compter ces soi-disant influenceurs qui leur sont chers (dans tous les sens du mot). C’est loin d’être gagné. À titre d’exemple, nous serons seulement deux à conduire cette 911 Turbo S au Québec avant qu’elle retourne en Allemagne.

Au cœur de ces mutations croisées, c’est la vidéo sur le Web qui est en train de gagner une guerre sans règlements, avec la multiplication, la progression et la démocratisation accélérées des outils de production. Elle y arrive en se faufilant entre les gros joueurs qui subsistent et en les devançant, bien souvent. Tant pis pour la télévision, la locomotive d’hier.

Et pourtant, en cette époque d’articles « clique-bête » et de Top 5-10-15 vite faits, à répétition, je suis persuadé qu’il y a encore de la place pour des articles et des essais solides, fouillés et bien fignolés. Avec d’excellentes photos, tant qu’à y être. Des choses qu’on ne peut tout simplement pas ficeler en trente minutes pour les mettre en ligne avant tous les autres.

De toute manière, Ferdinand Porsche fils, surnommé Ferry, a déclaré il y a fort longtemps que la dernière voiture produite serait une voiture sport. Je suis certain qu’il avait raison et tout aussi convaincu que cette bête ne se conduira pas elle-même. Ça tombe bien, il me reste un bout de chemin à faire et j’ai tout mon temps. Peut-être.

Marc Lachapelle, journaliste automobile, coauteur du Guide de l’auto. Crédit photo: Théo De Guire-Lachapelle

 

 

Toujours s’adapter

Par Charles Jolicœur, Directeur général de Netmedia360

C’est le sujet sur toutes les lèvres de mes collègues actuellement : que deviendra le journalisme auto post-pandémie ? Beaucoup croient que la méthode actuelle de présenter virtuellement est là pour rester, mais j’ai des doutes. Comme tous les éléments qui ont changé complètement depuis quelques mois, je crois que les changements sont temporaires.

 

Des options déjà connues

Il serait faux de penser que les constructeurs viennent de découvrir les présentations numériques. Ils ont toujours su qu’elles existaient et bien que les considérations sanitaires soient une nouvelle variable, le coût moindre de ces présentations a certainement été au cœur de plusieurs débats dans les différentes divisions marketing du monde automobile. 

Les dévoilements en personne aux quatre coins de la planète, les essais sur des routes sinueuses bordées d’un océan quelconque, les hôtels de luxe et les repas gastronomiques sont des outils qui ont prouvé leur valeur au fil du temps. Je suis persuadé que ces événements font l’objet d’une analyse complète centrée sur le retour sur investissement tous les ans, et tous les ans, la conclusion des constructeurs est que le retour surpasse les coûts. La pandémie aura forcé l’industrie à passer au plan B, mais les constructeurs avec qui j’ai discuté ont tous réitéré leur préférence pour des lancements en personne. 

 

Il y aura moins d’argent à dépenser en 2021, surtout au début de l’année. Nous en avons donc pour au moins 12 mois à découvrir les véhicules majoritairement en ligne, mais éventuellement, nous verrons un retour à la normale. – Charles Jolicœur, Directeur général de Netmedia360

 

Sauf les salons

L’exception selon moi sera les salons automobiles. Par contre, leur pertinence était déjà mise en doute par les constructeurs bien avant la pandémie. La COVID-19 aura été le clou dans le cercueil des grands salons, qui devraient demeurer ouverts au public payant, mais les dévoilements médiatiques se feront à distance. Je crois cependant que l’argent économisé servira à financer un autre événement où l’attention journalistique sera exclusivement sur le produit du constructeur. 

Cela dit, ce n’est pas demain, ni le mois prochain, ni cet automne que nous pourrons réintégrer les lounges des aéroports. Il faudra un vaccin ou un remède qui permet le retour à un semblant de normalité dans le voyage aérien pour voir le retour du voyage de presse. 

Il faut aussi considérer les pertes astronomiques subies par les constructeurs pour l’année 2020. Il y aura moins d’argent à dépenser en 2021, surtout au début de l’année. Nous en avons donc pour au moins 12 mois à découvrir les véhicules majoritairement en ligne, mais éventuellement, nous verrons un retour à la normale.

 

Fini le temps où publier la même nouvelle, que tout le monde reçoit à peu près en même temps, suffira à attirer les lecteurs. Les vidéos ? C’est déjà ça, mais un média d’aujourd’hui doit considérer TikTok pour être vraiment proactif. – Charles Jolicœur, Directeur général de Netmedia360

 

Besoin de conseils 

Maintenant, pour ce qui est de notre profession en général, tant et aussi longtemps qu’il y aura des véhicules à vendre (qu’elles se conduisent seules, qu’elles volent ou qu’elles carburent à la pelure de banane), le consommateur aura besoin de conseils. Par contre, le journaliste devra faire preuve de flexibilité et de capacité d’adaptation. On ne peut plus faire uniquement des essais routiers, ou uniquement des voyages, ou rejeter comme la peste une capsule Facebook Live quand notre éditeur le demande si on veut établir une carrière dans l’industrie.

Les journalistes avec un couteau suisse d’aptitudes qui ne sont pas réfractaires au changement et qui peuvent être autant passionnés par une nouvelle technologie de conduite autonome que par un pneu fait à partir de feuilles de laitue ou par une Jetta GTI MK2 continueront de trouver du boulot. 

Ils devront cependant être vigilants, car les médias doivent aussi s’ajuster. Fini le temps où publier la même nouvelle, que tout le monde reçoit à peu près en même temps, suffira à attirer les lecteurs. Les vidéos ? C’est déjà ça, mais un média d’aujourd’hui doit considérer TikTok pour être vraiment proactif.

Encore une fois, le consommateur continuera de vouloir des conseils. Les médias et les journalistes qui y travaillent devront rester à l’affût et s’intéresser à la direction de l’industrie tout en restant attentifs aux nouveaux véhicules de transmission de l’information, qui se pointent, dirait-on, toutes les deux minutes…

Charles Jolicoeur
Charles Jolicœur, Directeur général de Netmedia360

 

 

 

Toujours utile : l’avis d’un expert

Par Gabriel Gélinas, chroniqueur automobile avec Le Guide de l’auto

Je crois sincèrement que la Covid-19 va avoir un impact majeur sur les salons de l’auto. Déjà, ce printemps, celui de Genève a été annulé quelques jours à peine avant son ouverture à la presse spécialisée (ndlr : les organisateurs ont par la suite confirmé également l’annulation de l’édition 2021). Celui de New York a été reporté, puis annulé. Même la Monterey Car Week, prévue pour le mois d’août, a été fauchée par la pandémie.

Les salons de l’auto pourront peut-être se réinventer, mais il s’agira dorénavant d’événements conçus strictement en fonction du marché local où ils seront présentés. Peut-être que celui de Genève, le GIMS (Geneva International Motor Show pour les intimes), survivra aussi, mais son envergure sera certainement moindre qu’auparavant.

 

Personnellement, lorsque je dois faire un achat important, comme un téléviseur, un ordinateur, un appareil photo, ou même quelque chose de moins cher comme une bouteille de vin, je consulte toujours les articles rédigés par des experts dans leur domaine. – Gabriel Gélinas, chroniqueur automobile avec Le Guide de l’auto

 

Tout repenser

Pour les constructeurs automobiles, la Covid-19 servira de prétexte pour une remise en question de tous les aspects de l’industrie, et les présentations virtuelles de nouveaux modèles, déjà présentes avant la pandémie, deviendront monnaie courante parce que les frais engagés sont nettement moins élevés. 

En ce qui a trait aux essais de voitures lors de lancements, je crois que ce type d’événement reviendra prochainement. Après tout, comment évaluer un véhicule si l’on ne peut le conduire ? Mais ça se fera dans des conditions bien différentes de ce que l’on connaissait avant.

Je crois que l’époque où deux journalistes se partageaient une voiture est révolue. Dorénavant, ce sera un véhicule par journaliste, distanciation sociale oblige. Les conférences de presse organisées lors de ces lancements, ou encore les rencontres avec les ingénieurs et les designers responsables de la conception de ces nouveaux modèles, se feront maintenant sous forme de vidéos acheminées par Internet avant l’événement, et non plus en personne au cours de l’activité comme tel.

Je crois que le journalisme a encore un avenir, car le public a besoin d’être informé par des experts, pas par des « influenceurs » n’ayant aucune crédibilité dans le domaine. Personnellement, lorsque je dois faire un achat important, comme un téléviseur, un ordinateur, un appareil photo, ou même quelque chose de moins cher comme une bouteille de vin, je consulte toujours les articles rédigés par des experts dans leur domaine. 

L’automobile est et restera une dépense importante, et c’est pourquoi je suis d’avis que le public voudra continuer à être bien renseigné par des journalistes crédibles.

Gabriel Gélinas, chroniqueur automobile avec Le Guide de l’auto

 

 

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