2021 Nissan Versa

Nissan Versa 2021: Prise 2

Nissan Motor Co. travaille à se refaire une beauté financière. Depuis l’arrestation inattendue et la fuite rocambolesque de Carlos Ghosn, sa tirelire a été malmenée. 

Aux États-Unis (2e plus important marché après la Chine) : 1 227 973 véhicules vendus en 2019, une baisse de 11% par rapport à 2018, puis 819 715 ventes en 2020, une baisse de 33%.

Au Canada : 123 755 unités en 2019 versus 149 117 en 2018 (-9,6%) et 82 666 en 2020 (-33,2%).

Au Québec : 9 643 autos et 26 037 camions en 2019, pour un total de 35 680 unités (ou 28,8% des ventes canadiennes), puis 6 331 autos et 18 259 camions en 2020, pour un total de 24 590 unités, soit une hausse de 0,9% de la part de marché du Québec (29,7%) mais une baisse de 31% d’une année à l’autre.

Cela dit, nombreux sont les analystes de l’industrie qui précisent que cette descente (peut-être pas aux enfers mais disons dans le voisinage du purgatoire) n’est pas reliée au départ du célèbre commandant en chef que plusieurs qualifiaient de génie et de sauveur, jadis.

En fait, si ça va mal, ce serait à cause de Ghosn pendant qu’il était au gouvernail, disent ces mêmes experts. Il aurait privilégié le volume à tout prix aux dépens de la rentabilité. Il aurait trop pressurisé ses concessionnaires, les forçant parfois à faire preuve de comptabilité créative pour tenter d’atteindre des objectifs corporatifs inatteignables.

Bien sûr, le tsar déchu a fait savoir de Beyrouth, là où il se terre au Liban, que les troubles incombent plutôt à Hiroto Saikawa, son successeur (qui a démissionné depuis). Un jour, peut-être, on saura le fond de l’histoire.

 

Résilience & Co

En attendant, ce que l’on sait comme certain, c’est que Nissan n’entend pas jouer du violon sur la passerelle pendant que le paquebot prend l’eau. 

Sous l’égide de Makoto Uchida, 54 ans, un immense plan de redressement baptisé Nissan NEXT est en cours qui implique la participation de tous les cerveaux de la toujours impressionnante Alliance que composent Nissan, Renault et Mitsubishi.

Le nouveau leitmotiv : tout ce que l’on fait doit être fait en fonction du client.

Au cours d’une récente rencontre virtuelle, Steve Milette, président de Nissan Canada, était d’ailleurs heureux d’annoncer que « nous présenterons 10 modèles nouveaux ou revampés au cours des 20 prochains mois, et que six d’entre eux seront en vente d’ici la fin de 2021. »

Après les lancements de la Sentra 2020 (en vente depuis un an) et du Rogue 2021 (en vente depuis octobre dernier), après les dévoilements de l’Ariya 2022 électrique (attendue cet automne) et du prototype de la future Z (2022 ?), place maintenant à la Versa 2021.

Bon, officiellement, la Versa 2021 est débarquée chez nous il y a déjà un an. Mais on ne peut pas dire que son timing fut impeccable. Quelques semaines plus tard, boum ! la pandémie ! 

Mais tout d’abord, après l’avoir retirée du parc canadien à la fin de 2019, pourquoi ramener cette sous-compacte dans nos salles de montre ?

Parce que la Micra et la Versa Note (la version à hayon) ont à leur tour tiré leur révérence et que les marchands ont besoin d’un modèle d’entrée de gamme à prix alléchant.

Parce que plusieurs constructeurs ont délaissé les berlines et que les penseurs de Nissan y voient une opportunité.

Car des phénomènes sociaux s’installent : les gens tiennent à voyager seul à cause du virus et le télétravail a décuplé la migration vers les banlieues. Des tendances qui militent en faveur du retour d’une petite berline économique mais nettement pas chiche.

« Quand on additionne cette Versa 2021 à la Maxima et à l’Altima, toutes deux rafraîchies en 2019, sans oublier la nouvelle Sentra, il est facile d’en déduire que Nissan croit encore aux berlines », dit Scott Pak, directeur sénior de la planification des produits chez Nissan Canada.

 

Presque méconnaissable

Cette nouvelle mouture se veut aussi spacieuse et pratico-pratique que les deux autres véhicules dont elle prend la place au bas de l’échelle. Elle est effectivement plus longue (+1,6 po), plus large (+1,8 po) et dotée d’un coffre de 425 litres avec les dossiers de la banquette en place.

On compare la cuvée 2021 à l’ancienne et on croirait regarder deux modèles distincts. Le nouveau est plus élégant, surtout la SR nantie de roues de 17 po (sinon 15 et 16 po).

Un tableau de bord inspirée de celui de ses grandes soeurs, des sièges Zero Gravity à l’avant, une connectivité qui passe par deux deux écrans de 7 po, 3 ports USB, Apple & Android et des alertes tout plein la vue et les oreilles via Safety Shield 360.

Sous le capot ronronne le 1,6L à 16 soupapes de 3e génération dont les 112 chevaux (+12%) et les 114 lb-pi de couple (+7%) procurent suffisamment de vigueur sans nuire à la consommation mixte de 6,7 L aux 100 km avec la CVT Xtronic, plus économe que la boîte manuelle à (seulement) 5 rapports offerte (seulement) avec la S.

  1. S bvm5 : 16 498$
  2. S Xtronic : 17 998$
  3. SV (la plus populaire) : 19 498$
  4. SR : 20 998$

 

Et six couleurs. Stratégie simplifiée.

Adam Paterson, le directeur du marketing de Nissan Canada, mise beaucoup sur le Nissan Studio (Nissan Studio) démarré en décembre dernier pour compenser l’absence des Salons de l’auto temporairement disparus et ainsi initier les clients potentiels aux attraits de la nouvelle Versa.

Malgré la « maudite » année qui a sapé l’enthousiasme du retour de la Versa en février 2020, la petite voiture a su tirer son épingle du jeu. Elle a terminé l’année avec des ventes en hausse par rapport au 3e trimestre, un exploit qu’elle a accompli sans se préoccuper du marché locatif à court terme.

Et comme aux États-Unis les ventes de Versa ont quasiment doublé en 2020 par rapport à l’année précédente, tous les espoirs sont permis en sol canadien avec ce qui, dans le fond, ressemble à un lancement Prise 2.

 

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