Porsche GT3 Cup Nissan Micra Cup

Les Coupes Porsche GT3 et Nissan Micra: Pareil, pas pareil ?

Durant la dernière fin de semaine de septembre, le Circuit Mont-Tremblant a servi de scène bucolique aux épreuves finales de deux séries : la Coupe Porsche GT3 et la Coupe Nissan Micra. AutoMédia était sur place et n’a pas pu s’empêcher de jouer à « pareil, pas pareil ? ».

 

Messieurs les présidents, votre Coupe, ça donne quoi…

… au constructeur ?

Marc Ouayoun : Pour Porsche, c’est ultra important. Nous avons bâti notre image sur la compétition automobile. Le fait d’en avoir dans nos principaux marchés – il ne faut pas oublier que le Canada est notre 5e marché mondial –, ça crée un lien en démontrant la performance de nos voitures. Les clients comprennent qu’ils appartiennent à un univers plus large. La compétition, les défis, ça fait partie de nos valeurs. 

Steve Milette : De prime abord, c’est le développement de l’image de la marque et de la qualité du produit. Au départ, l’idée était de lancer le modèle Micra au Canada, d’en démontrer les qualités. Nos parts de marché au Québec ont prouvé que l’idée a fonctionné.

 

…aux concessionnaires ?

Marc : Nous avons des concessionnaires (4 au Québec) qui sont motivés à participer, ce qui signifie qu’ils adhèrent à toutes les facettes de la marque. Ça leur donne l’occasion d’inviter leurs clients à une expérience différente des autres. J’ai toujours considéré que tout ce qui gravite autour de la Coupe doit être bien fait.

Steve : Le partenariat avec des gens locaux en matière de commandites, et donc avec leur communauté. D’autres en profitent pour eux-mêmes courser, ou alors leurs employés. Cela dit, un concessionnaire qui gagne le dimanche ne vendra pas nécessairement plus de Micra le lundi suivant. C’est d’abord une question d’engagement, d’appartenir à la famille Nissan.

 

…aux clients ?

Marc : Ils en retirent quelque chose de fondamental. Je dis souvent que « personne n’a besoin d’une Porsche, mais tout le monde en a envie ! ». Et cette envie pour un client, ça passe par des expériences uniques telles qu’un weekend comme celui-ci. Je vois les sourires de ces gens et ça me dit que les chances sont grandes que nous soyons de retour l’an prochain à Tremblant pour un autre événement Destination Porsche… 

Steve : On le voit grâce aux centaines d’amateurs de Nissan qui viennent aux courses ! On les invite, ça fait partie de notre système de relance. Six weekends durant l’année où nous nous rapprochons d’eux, et c’est toujours plein !

 

Des ressemblances entre les deux Coupes ? 

Marc : Je ne sais pas tout ce qu’ils font, mais Nissan veut certainement entretenir la passion. J’ai vu qu’ils ont organisé une parade sur la piste, comme nous. J’ai vu des gens parader avec beaucoup de fierté et ils ont bien raison, car la passion automobile, c’est quelque chose qui se partage au-delà des marques. Ce qu’ils font est sûrement comparable à ce que nous faisons pour un autre type de clientèle.

Steve : Quand tu achètes une Porsche, tu t’attends à être traité en VIP. D’être invité à un événement, c’est un dû. Quand tu achètes une Micra de 10 000 $, tu ne t’attends pas à être invité sur un circuit, à rencontrer le président et à être traité en VIP. Cela dit, les deux compagnies ont plusieurs clients sur place pour s’en rapprocher.

 

En savoir un peu plus sur la coupe Nissan Micra et Porsche GT3 

 

La catégorie

Monotype, donc des voitures toutes identiques techniquement dans les deux séries.

 

L’organisation

Plus de 20 séries mettant en vedette des Porsche 911 GT3 se déroulent chaque année à travers le monde. Une seule met en scène la Nissan Micra.

 

La fréquence

Six weekends de course et un total de 12 épreuves réparties en Ontario et au Québec pour les deux séries (sauf Road America au Wisconsin pour la GT3 les 2 et 3 août dernier).

 

Les pilotes

En GT3, des pilotes semi-professionnels et des vétérans expérimentés. En Micra, des jeunes issus du karting, des pilotes séniors et des Monsieur et Madame Tout-le-Monde qui peuvent enfin triper sur un circuit sans se ruiner.

 

Le coût

Une 911 GT3 Cup coûte 295 000 $. Un pilote désireux de la louer d’une équipe peut s’attendre à dépenser 50 000 $ pour un weekend de course, donc 300 000 $ en moyenne pour la saison. Porsche Canada a démarré un programme d’allocations pour aider les pilotes qui sont en bout de ligne des ambassadeurs de la marque.

Les organisateurs de la Coupe Micra insistent sur le côté abordable de leur série, à l’image de la voiture de rue qui se vend 10 488 $ chez un détaillant Nissan. Selon eux, un inscrit peut s’offrir toute une saison avec un budget de 40 000 $, auto incluse (et de plus en plus de Micra de course usagées sont disponibles).

 

Les autos

6 cylindres à plat de 4,0L, 485 chevaux et boîte séquentielle à 6 rapports pour les GT3, une propulsion de 1175 kg. Parmi les modifications apportées par la division Motorsport de Porsche à Weissach (Allemagne), on retire le siège du passager de même que la boîte PDK de la version de route, et on allège la carrosserie avec de la fibre de carbone.

4 cylindres de 1,6L, 109 chevaux et boîte manuelle 5 vitesses pour les Micra, une traction de 1061 kg. Modifiées par Motorsports in Action (MIA) de Saint-Eustache : suspension, siège, ceinture, cage et filet de sécurité, échappement, plaquettes de frein, roues et crochets de remorquage. 

 

Les pneus

Pirelli/Yokohama

 

Le tremplin

La Coupe GT3, c’est l’occasion pour un jeune pilote d’exprimer son talent. S’il réussit à tirer son épingle du jeu au volant de ces bolides qui ne disposent d’aucune aide à la conduite, il peut gravir les échelons. Comme le Français Kévin Estre, champion aux 24 Heures du Mans (juin 2018), pilote d’usine Porsche et mentor pour les participants à la série GT3 canadienne.

Quand Nissan a lancé la Coupe Micra il y a cinq ans (à l’initiative du journaliste automobile Jacques Deshaies), elle n’entretenait pas l’ambition de développer des pilotes, mais c’est ce qui est arrivé avec le temps. D’une part, plusieurs jeunes se pointent dans la série en débarquant du karting et, d’autre part, des coureurs l’utilisent comme tremplin, tel Olivier Bédard, trois fois champion en Micra avant de graduer (et de gagner) en Formule 1600.

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