La voiture de l’avenir

Elle ne vole pas et ne ressemble pas à une capsule spatiale. Elle est plutôt stylée, intelligente et autonome.

Cette voiture de l’avenir, John Ellis, chef du programme de développement chez Ford, l’a fait découvrir à AutoMédia durant le congrès Transport 2014- Passé, présent et futur tenu à la fin du mois de septembre à Montréal. Si les images des voitures de l’an 2000 que nous imaginions il y a 50 ans ressemblaient à d’étranges objets volants, les futurologues d’alors n’avaient pas pris en considération le « cerveau » électronique des voitures d’aujourd’hui et, surtout, de demain.

« Le gros du changement s’opère au niveau de l’informatique », souligne John Ellis. On le sait, il existe toute une panoplie d’applications, des services satellitaires en téléphonie et divertissement au positionnement et navigation en passant par des technologies d’assistance au conducteur. « La vraie question qui se pose désormais : comment construire une voiture qui peut intégrer tous ces dispositifs? »

Animé d’une passion palpable, John Ellis souhaite travailler avec tous les développeurs qui partagent son enthousiasme à briser la frontière entre le monde des bits et le monde des molécules physiques. « C’est très stimulant, les possibilités sont infinies, on peut accomplir énormément en peu de temps. »

Ford investit beaucoup de ressources dans le développement du cerveau de la voiture, les logiciels, la technologie des censeurs (systèmes d’alertes et d’information sur les angles morts) et l’intégration de toutes ces nouvelles fonctions.

Mais le développement ne se limite pas simplement aux TI. Les chercheurs se soucient particulièrement de réduire le poids des véhicules dans le but d’abaisser la consommation de carburant. Le F-150 2015 a d’ailleurs perdu 317 kilos! L’engagement envers des technologies plus vertes et durables, de même que la réduction de l’empreinte écologique, se trouvent dans la mire de Ford, assure John Ellis. Quant aux voitures électriques, le développement planche notamment sur les batteries afin d’en augmenter l’autonomie et d’en réduire aussi le poids.

La voiture autonome

Ford comprend l’engouement pour la voiture autonome. John Ellis fait d’ailleurs remarquer qu’une voiture 2014 est pratiquement autonome si on réunit tous les systèmes existants d’assistance au conducteur : stationnement assisté, système de suivi de voies, respect des distances, régulateur de vitesse, etc. Mais qui dit voiture autonome, dit aller au-delà du fabricant de voitures et de tenir compte des infrastructures de transport et des réalités de la circulation en milieu urbain. Selon John Ellis, « en 2050, la quantité de voitures atteindra quatre milliards de véhicules. Les infrastructures sont loin de suivre cette courbe de croissance, nous devons donc utiliser l’espace de façon plus optimale.»

La ville de Seattle songe déjà à une forme de gestion globale de la circulation automobile avec la programmation des feux rouges. La cité deviendrait programmable avec toutes ces entités, un système à l’image du contrôle du trafic aérien. D’autres entrevoient un zonage des villes : une zone purement urbaine parcourue par des voitures complètement autonomes intégrées dans un système de gestion du transport et une zone périphérique où les conducteurs reprennent le volant et peuvent vivre l’expérience de conduite. À ce chapitre, John Ellis est ferme, « le conducteur a encore sa place dernière le volant.»

Mais avec cette nouvelle réalité d’autonomie des véhicules vient une foule de questions au sujet de la sécurité et de la responsabilité. Qui prend les décisions, le véhicule ou le conducteur? Lorsque deux véhicules autonomes entrent en collision, qui est responsable? Si les propriétaires ne mettent plus jamais les mains sur le volant, est-il nécessaire d’apprendre à conduire? Autant de questions auxquelles la société devra répondre avant de mettre des véhicules entièrement autonomes sur les routes.

La révolution chez le concessionnaire

Si la conception des véhicules et même la façon d’acheter une voiture connaissent une véritable révolution, le lieu d’achat est également appelé à se métamorphoser. John Ellis voit le concessionnaire comme une extension de la marque. Appelé à rester, ce lieu doit offrir des services de réparation spécialisés et des mises à niveau sur un véhicule encore bien physique !

Au Québec, une réinvention s’opère déjà chez plusieurs concessionnaires Ford. Avec des travaux de rénovation et de réaménagement, les concessionnaires sont en mesure de mieux répondre à ces nouveaux services et de rendre l’expérience de la visite plus conviviale. Ford entend renverser la vapeur et souhaite transformer cet endroit que l’on veut parfois éviter, en un lieu où il fait bon entrer. Le constructeur espère ainsi redonner au client le goût de rendre visite à son concessionnaire dans un endroit chaleureux et fonctionnel, là où il est possible d’entrer en relation avec tout le personnel.

Dans le fond, nous y sommes déjà dans ce futur, à conduire des bolides tout aussi racés qu’hier, mais capables de faire beaucoup plus que simplement rouler. Une belle complexité adaptée aux désirs du client. En fait, l’acheteur de demain, en plus de choisir la carrosserie et la couleur, choisira en quelque sorte son copilote.

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