La renaissance de Volvo: Le point de vue Québécois

On le sait, après des hauts et des bas, à travers vents et marées, Volvo a néanmoins réussi à garder le cap, avec l’aide de capitaux chinois, jusqu’au lancement du nouveau XC90. Après avoir tracé un portrait de cette renaissance (voir l’entrevue avec Lex Kerssemakers), nous avons obtenu le point de vue sur la situation du constructeur de trois concessionnaires Volvo du Québec: 

 

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Était-il temps grand temps que le nouveau XC90 se pointe ?

Rachel Léonard : C’est certain que le véhicule était attendu avec impatience. Le fait que des modèles ont été retirés de la gamme sans être remplacés nous a fait mal. Il a fallu être patients. Nous en sommes au point où notre patience va maintenant être récompensée.

Anthony Taddeo : Oui, c’était en effet très tard comme sortie. Nous l’avons beaucoup attendu. Mais lorsque nous avons été conviés au Colorado pour en faire l’essai, nous avons tous compris que l’attente en avait valu la peine. Le XC90 est un « comeback » impressionnant et a toutes les qualités nécessaires.

Bernard Franke : Oui, il était temps! Nous croyons que les retards n’étaient pas intentionnels. Volvo a été fortement « brassée » dans les dernières années. Ils ont eu une pénurie d’ingénieurs, et d’argent, ce qui a engendré des retards évidents. Cependant, nous avons toujours été proches des Suédois et nous avons toujours gardé confiance. Nous avons eu l’occasion d’essayer le nouveau XC90. C’est un véhicule d’exception qui reflète tout le savoir-faire de Volvo. Côté design, il comporte une panoplie d’éléments typiquement suédois, tous plus innovateurs et agréables à regarder et à utiliser les uns que les autres. D’autre part, sa motorisation impressionnante nous a tous emballés.

Êtes-vous d’accord avec la stratégie de la plateforme unique et des 4-cylindres uniquement?

Rachel Léonard : La nouvelle motorisation est le futur. Les nouveaux moteurs sont très économiques au niveau de la consommation d’essence, en plus d’offrir une grande variété de niveaux de performance. Les gens sont plus critiques au niveau environnemental lors de l’achat de leur véhicule, tout en ne voulant pas sacrifier la performance. Les nouveaux moteurs sont donc très bien ciblés, et les hybrides qui arrivent sont le complément parfait.

Anthony Taddeo : Je crois que le XC90 est un bon test pour cette nouvelle stratégie. En aucun temps nous n’avons senti qu’il y avait un compromis dans la puissance, le couple et l’agrément de conduite. Cette stratégie sera bénéfique pour tous. Ce qui m’a le plus impressionné, c’est que le moteur est extrêmement performant tout en étant silencieux.

Bernard Franke : Je suis concessionnaire Mercedes également et on voit une stratégie similaire chez ce constructeur. Avec les nouvelles technologies et les nouveaux turbocompresseurs, ça aide grandement à la performance et ça optimise inévitablement l’efficacité des motorisations. Un V12 a beaucoup plus de pièces, donc beaucoup plus de problèmes. Certes, ce fut une décision risquée et audacieuse, mais nous croyons fermement que les 4-cylindres vont remplacer les 6 et les 8 et ce, chez tous les constructeurs. Le XC90 ne compromet rien : sa petite cylindrée est calibrée d’une façon telle qu’il y a énormément de couple à bas régime.

D’après vous, qui sera l’acheteur de ces nouvelles Volvo?

Rachel Léonard : Des clients fidèles, mais aussi des nouveaux qui cherchent la qualité, la fiabilité, la sécurité et un beau design dans un véhicule.

Anthony Taddeo : Nous avons pré-vendu plusieurs exemplaires du XC90 déjà et ce sont des acheteurs fidèles à la marque Volvo. Donc nos acheteurs habituels ont grandement confiance au nouveau produit et sa nouvelle plateforme. Nous croyons également pouvoir conquérir d’autres acheteurs comme les propriétaires de BMW et autres marques similaires.

Bernard Franke : Je crois que les nouveaux modèles Volvo attireront une nouvelle clientèle parce que la marque représente la voiture de luxe « politiquement correcte ». La Suède et la Scandinavie ressemblent beaucoup au Québec de par leur vision politique sociale-démocrate. L’idée du luxe y est totalement différente. La voiture Volvo est une réflexion de l’image verte, responsable et prestigieuse sans être ostentatoire. Avec sa nouvelle plateforme, elle gagnera sans doute le cœur d’une nouvelle génération d’acheteurs.

Est-ce que les anciens clients sont tous restés loyaux à Volvo? En attendant les nouveaux modèles, ils continuent d’acheter les vieux?

Rachel Léonard : Il y en a qui ont acheté, d’autres qui ont loué une autre marque pour un terme de 3 ans, en patientant, d’autres qui ont tout simplement conservé leur Volvo en attendant les nouveautés.

Anthony Taddeo : Évidemment, il y a eu une baisse des ventes depuis 2008. Mais nous avons en effet continué à vendre les modèles Vovlo sans interruption. Le XC60, par exemple, s’est avéré un excellent vendeur.

Bernard Franke : Oui, mais ça a été difficile. Notre marché est un marché de location. Quand Ford est parti, nous avons encaissé un dur coup et Franke Volvo a subi une chute des ventes. Mais nous sommes passés à travers.

Avez-vous jamais songé à vous départir de votre concession Volvo depuis la mise en vente de la marque par Ford en 2008?

Rachel Léonard : Non. En fait, nous avons même participé à la nouvelle image de Volvo en 2011, car nous savions que suite à l’achat par Geely et les investissements, il nous faudrait être prêts pour l’arrivée des nouveaux modèles.

Anthony Taddeo : C’est toujours une question d’affaires. Mais ça ne m’est jamais passé par la tête et j’ai toujours eu confiance en la marque – je suis toujours demeuré loyal. En fait, si une concession Volvo était mise en vente, je l’achèterais!

Bernard Franke : Je crois que nous y avons tous songé à un moment ou à un autre. Mais nous avons tenu coup et je crois qu’avec Geely, Volvo sera plus suédoise que jamais.

Volvo Polestar

Petite note de l’éditeur: Plus de Polestar

Le 14 juillet dernier, Volvo Cars a acquis 100% de Polestar, le préparateur suédois. Désormais, toutes les Volvo de haute performance porteront ce nom. Ça signifie que Polestar se tournera aussi vers la stratégie d’électrification préconisée par la « nouvelle » Volvo pour développer des bolides rapides mais verts. Au cours des années passées, il n’était pas rare de voir des variantes Volvo affichées le logo Polestar. À partir de maintenant, ça sera Polestar d’un pare-chocs à l’autre, tout comme la division AMG de Mercedes-Benz l’a fait avec la SLS et continue avec la GT. Volvo poursuivra aussi la vente de kits de personnalisation Polestar. Enfin, l’actuelle équipe de course Polestar écumera encore les circuits sous la direction de Christian Dahl, l’ex-proprio de l’atelier spécialisé, mais sous un autre nom.

 

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