La réalité des concessionnaires de véhicules neufs dans un monde post-pandémie

La pandémie n’a pas été facile pour personne, mais dans le domaine automobile en particulier, elle a frappé très fort. Et c’est vrai à tous les niveaux, que ce soit pour les constructeurs qui ont dû cesser leurs activités que pour les concessionnaires qui ont carrément dû se réinventer. 

Maintenant que le tout semble derrière nous, du moins le souhaite-t-on, à quoi doit-on s’attendre d’un monde post-pandémique. Quelle sera la réalité des concessionnaires de véhicules neufs dans ce nouvel univers ?

Par: Daniel Rufiange 

 

Sondage CADA / DesRosiers

La pandémie a entraîné une foule de défis. L’industrie automobile a dû s’adapter à une réalité où, entre autres, les contacts entre personnes étaient limités. Les concessionnaires, en particulier, ont dû s’ajuster et introduire de nouveaux processus tout en réfléchissant sur de nouvelles façons de faire des affaires. En collaboration avec la CADA, DesRosiers Automotive Consultants (DAC) a mené un sondage auprès des 3328 concessionnaires de véhicules neufs au Canada afin de connaître l’opinion des directeurs de concession sur la teneur de ces changements. On souhaitait surtout savoir si les mesures entreprises étaient provisoires ou plutôt de nature permanente. En substance, voici ce qui est ressorti de l’enquête. 

 

Les transactions en ligne

Pour les ventes de véhicules neufs légers avant la pandémie, les transactions en ligne ne représentaient qu’une petite fraction de l’ensemble des échanges, soit seulement 2,4 %, bien que le contact initial ait été plus important via le Net. En 2020, avec des options d’achat à distance, ce contact initial en ligne est passé d’une moyenne de 29,7 % en 2019 à 38,9 % en 2020. Quant à la part des ventes qui se sont déroulées entièrement en ligne, on est passé du 2,4 % précité à 7,6 %. 

Autos ventes en ligne Web

Interrogés sur l’avenir, les concessionnaires prévoient en grande majorité une forte augmentation du nombre de ventes uniquement en ligne. Ils s’attendent à quelque chose autour de 18 % (17,8) en 2025. « Il ne fait aucun doute, aux yeux des concessionnaires, que les ventes de véhicules neufs en ligne sont là pour rester », explique Andrew King, directeur associé de DAC, « et leur importance sur le marché devrait certainement croître à l’avenir. »

Quant aux ventes de véhicules d’occasion, les réponses des concessionnaires suivent une tendance similaire. En ligne, les transactions ne totalisaient que 2,6 % du volume total en 2019. Ce pourcentage est passé à 6,7 % en 2020. En jetant un œil à l’horizon 2025, leur prédiction sur la portion de vente en ligne se chiffre à 15,5 %. 

 

Les emplois

De 2019 à 2020, le nombre moyen de représentants aux ventes en concession a chuté de 10,2 à 9,1 parmi les personnes interrogées. C’était prévisible. Le hic, c’est que personne n’anticipe un retour aux chiffres de 2019. On s’attend en fait à une moyenne de 9,7 représentants par concession en 2015. En faisant parler plus clairement les chiffres, c’est un emploi de moins par deux dépositaires. Cette prévision est en corrélation avec la hausse prévue du nombre de vente en ligne.

Considérant tout cela, plusieurs concessionnaires (19,9 %) ont profité de la pandémie pour effectuer la mise à niveau de leur site web et de leurs systèmes en 2020. Parmi les 80,1 % qui ne l’ont pas fait, 58,5 % prévoient de le faire en 2021. Si anticiper de nouvelles ventes en ligne est une chose, il est clair que les concessionnaires consacrent des ressources en interne pour faciliter ce changement.

Et à tous ces changements s’ajoutent les dépenses exigées par les constructeurs dans le cadre de programme « image ». Cela se traduit par des augmentations des dépenses d’exploitation. Lorsqu’on leur demande ce que les changements liés à la pandémie signifient pour l’avenir des programmes d’image, les concessionnaires sont divisés ; 36,4 % ne prévoient aucun changement, 25,8 % s’attendent à ce que les programmes d’image deviennent plus importants et 37,9 % s’attendent à ce que les programmes d’image deviennent moins importants.

Ce qui est certain, c’est qu’en plus des défis actuels et des ajustements qu’il faut continuellement faire dans le milieu, la pandémie est venue en remettre, compliquant au passage la réalité de tout le monde.  

 

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