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Les véhicules électriques : frénésie justifiée ?

Si la lutte au cancer bénéficiait de la médiatisation dont jouit actuellement l’auto électrique, ce serait quasiment une question d’heures avant que le crabe ne soit terrassé pour de bon…

D’accord, j’exagère mais la question se pose : vit-on actuellement une surenchère électrique ?

Parmi les symptômes les plus récents, je note le gouvernement de Philippe Couillard qui pose de plus en plus de gestes visant à atteindre son objectif (réaliste ?) de 2020, c’est-à-dire 100 000 VÉ enregistrés, le dernier de ces incitatifs en lice étant l’obligation pour les entrepreneurs en construction d’incorporer des prises de 240 volts aux maisons neuves.

Ensuite, la « folie » qui s’est emparée de 360 000 personnes dans le monde qui ont accepté de verser un acompte de 1 000$ (remboursable) pour être les premiers à recevoir une Tesla Modèle 3 dont on ne sait rien, peut-être en 2018, peut-être plus tard.

Pendant ce temps, les chiffres de ventes de voitures purement électriques continuent d’être faméliques dans le monde. Vous allez me dire, oui mais, justement, l’engouement auquel on assiste fera bientôt exploser ces chiffres. Vous allez voir, on n’a rien vu !

Ah vous croyez…

Vous croyez que l’angoisse qui étreint le proprio de l’auto électrique quand il ne sait pas s’il aura assez de jus pour se rendre à bon port va disparaître du jour au lendemain ? Vous croyez que les moteurs atmosphériques, qu’on ne cesse de perfectionner depuis 100 ans, vont tirer leur révérence sans se battre ?

Vous croyez que les pétrolières vont se recycler dans la graine de soya et le tofu ? Vous croyez que le temps de recharge le long de la 20 en direction de Québec ne prendra que le temps nécessaire à Fido pour se soulager la vessie ?

Vous croyez que tous les pays du monde peuvent produire autant d’électricité propre que le Québec, sans augmenter leur consommation de charbon ou d’énergie nucléaire ?

Bref, il y a tellement en ce moment de freins technologiques et naturels à un raz-de-marée VÉ que je me demande si l’excitation actuelle au sujet du phénomène est surtout dû au fait que les médias ont besoin de remplir des pages (et j’inclus AutoMédia dans le lot) ?

Je tiens à préciser que je suis de ceux qui adorent me promener en VÉ. J’aime son ambiance zen qui contrebalance le stress de la congestion routière. J’aime son côté vert. Je serai le premier à me procurer un VÉ quand, pour parcourir 500 km sans sueurs froides, je n’aurai pas à débourser 100 000$. Même pas 50 000$.

Je confesse, par contre, avoir de la misère avec certains prophètes de l’électrique. Ils sont en croisade car ils détiennent la vérité. Ils veulent tous nous évangéliser. Osez pensez différemment de ce qu’ils croient et ils vous crucifient sur la place publique. Du calme, les amis. Votre foi est justifiée. Elle mise sans doute sur le bon cheval, l’un de ceux qui nous permettra peut-être d’assurer un futur à notre planète. Mais laissez venir à vous les convertis au lieu d’enfoncer votre crédo dans la gorge des infidèles.

Prenez exemple sur Bourgeois Chevrolet, à Rawdon. Mario Bourgeois et Hugo Jeanson, les copropriétaires, travaillent leur niche en multipliant les initiatives sympathiques pour nous convaincre d’adopter le mode électrique.

Bref, vive le VÉ ! Mais j’aimerais en entendre parler d’une manière posée et réaliste, sans chimères et sans aveuglement, afin de valider si sa véritable place sur l’échiquier des transports du futur sera celle d’un pion ou d’un roi.

 

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